Présence de légers spoilers
La comparaison est évidente, c’est un réflexe. Dés que sort un nouveau film de requin, Jaws pointe le bout de son nez dans chaque esprit. Une comparaison souvent inappropriée, sans pertinence car ne se résumant qu’à la simple présence d’un requin.
Puis vient The Meg, projet puant le nanar Azilum à plein nez, ne s’avèrant être qu’un mauvais film mais, il y a toujours un mais, intéressant.
Mauvais car, si on excepte des effets spéciaux qui tiennent la route, des acteurs faisant le taff, une mise en scène qui fait des efforts et un film tout de même diablement divertissant, on ne peut occulter les personnages en cartons qui n’ont pas inventé l’eau chaude, les idioties qui s’amoncèlent au fur et à mesure du film ( oui, allons chassé le Meg sur un bateau alors qu’il vient d’en couler 3… ), un film beaucoup trop sage et en retenu pour ce qu’il avait à offrir, un requin qui ne cesse d’attaquer mais tue très peu et l’humour qui fonctionne quand il ne devrait pas.
Donc oui, The Meg est mauvais mais honnête dans ce qu’il vendait et ce qu’il offre, le spectacle/divertissement est assuré et, personnellement, je ne me suis pas ennuyé.
Cependant, il n’en demeure pas moins des plus intéressant en tant que Blockbuster surtout comparé à un autre Blockbuster mettant en vedette un requin : Jaws. Ici, la comparaison est tout à fait pertinente, qu’on en commun ces deux films : un requin certes, mais aussi que ce sont deux Blockbuster d’été. Là ou la comparaison vaut la peine, c’est que si l’on admet que Jaws à lancé la mode des Blockbuster d’été, The Meg est la parfaite représentation de ce que sont devenus, pour une majorité, ces Blockbusters.
Pour cela, une scène est vraiment parlante dans The Meg, car elle fait directement référence à Jaws, la scène ou le jeune Alex Kintner sert d’entremet au carcharodon carcharias. Dans Jaws, on est sur une scène toute en tension, une scène d’horreur ou, chose rare, un enfant meurt. Dans The Meg, un enfant supplie lui aussi sa mère d’aller se baigner mais ce dernier n’est pas happé par le mégalodon, et la scène s’avère pauvre en tension et atteignant un niveau d’horreur proche de My Little Pony.
Cette scène représente, à mes yeux, un parfait exemple de l’Etat d’une partie du cinéma, particulièrement des Blockbuster, d’aujourd’hui. Des films ( bons ou mauvais ) aseptisés, dont la volonté est d’attirer le plus de monde, donc on les rend le moins choquant possible souvent au détriment du réalisateur, comme ce fut le cas pour The Meg dont John Turteltaub avait une vision bien moins aseptisée, mais aussi de l’histoire qui se voit parfois charcuté, du concept qui peut se retrouver mal exploité pour éviter de se priver d’une part du public, etc
Il est aussi amusant de voir comment le film séduit le marché chinois, avec ce casting plus ou moins cosmopolite, le japonais dont je tairais l’histoire,…
The Meg à vraiment cet intérêt d’être un beau constat de l’état des Blockbusters Hollywoodiens actuels ( d’une grande partie en tout cas ), un constat pas très reluisant que d’aucun pourrait qualifier de triste, surtout que cela s’étend au-delà des gros Blockbusters d’été.
En cela, je considère que ce film n’est pas à jeter ( d’ailleurs aucun ne l’est, chaque film peut être un enseignement mais si affreusement mauvais qualitativement ), et restant tout de même divertissant même si on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent.