Prenez l’un des meilleurs action hero de sa génération, offrez lui une asiatique douce, courageuse et bad ass comme partenaire, et envoyez leur un ennemi original comme adversaire. Meg, En eaux troubles, propose aux fans de Jason Statham et de requins, un pur blockbuster américain jonglant entre rire, larmes, suspense, spectacle et horreur, où l’on se demande comme notre héros va vaincre un poisson capable d’engloutir cinq humains en une bouchée…
Jason Statham : Action hero ultime ?
Fast And furious 8, la trilogie du Transporteur, Crazy Joe, la trilogie Expendables, Statham, son truc, c’est l’action pure où il cogne fort et balance de la punchline tout en exhibant son corps d’athlète. Surprise cet année, l’acteur joue les têtes d’affiche dans un film auquel on aurait jamais imaginer le voir, ni même un action hero. Statham, son truc, c’est les coups de tatanes dans la tronche. Problème, dans En eaux troubles, le terrain de chasse de son nouvel ennemi ce fera dans les fonds marins.
Comme on sait que notre action hero, autrefois, c’était un champion de natation, il devrait s’en sortir. Soucis de taille, et c’est moins que l’on puisse le dire : le physique du megalodon. Une taille allant jusqu’à 20 mètres, une mâchoire de plus de 2mètres, capable de broyer en un coup de crocs le corps d’une baleine, de quoi faire frémir Martin Brody et faire passer son requin pour un caniche.
Quel pourra être le talon d’Achille de la bestiole ? Loin d’un nanar, En eaux troubles, se prendra au sérieux (et ça marchera !), surprenant sur bien des choses. On s’imaginait tellement avoir droit à une galerie de personnages stéréotypés, un jeu de massacre démesuré à la hauteur de son antagoniste, des effets spéciaux mal foutus à en mourir de rire et des personnages aux réactions stupides (pour ça, on restera mitigé). Grossière erreur. Faire sursauter mais pas trop, montrer quelques morts un brin choquantes sans verser dans l’ultra gore, jouer les moralisateurs sur ses vilains curieux de scientifiques et autres chercheurs. Ca ne vous rappelle rien ? Oui, En eaux troubles se paye le luxe de se vouloir être une sorte de cousin germain à Jurassic Park. Tout sonne comme ce dernier (objectivement, en moins bien). Ce ne sera pas les seules qualités de ce film.
D’une part, il arrive à travailler ses personnages principaux et ainsi, nous permettre d’éprouver un attachement fort, d’une autre, il réalise l’exploit de nous faire rire grâce à des punchlines typiquement Blockbuster américain, tout en nous faisant verser une petite larme. Qui aurait cru qu’un film sur un requin réussira là où tous les autres ont souvent échoué?
C’est vrai qu’il a l’air d’être un héros et qu’il marche vite.
On découvre, ensuite on détruit
Avec Instincts de survie, puis maintenant En eaux troubles, le film de requin retrouve des couleurs. Nouveau bon point pour ce film : mettre Jason Statham de nouveau au premier plan, tout en l’empêchant de se servir de ses poings. Sympathique, souriant, faussement cynique, désabusé (au départ), bad ass comme à l’accoutumée, on se retrouve avec un joli traitement pour ce personnage au passé tragique ayant dû faire autrefois un choix qui aura laissé de graves séquelles. On appréciera les interactions entre ce personnage, Suyin la scientifique asiatique et sa petite fille.
Aux cotés de Statham, autre belle surprise de retrouver une Ruby Rose, certes tatouée et rebelle, mais ne faisant pas la starlette et jouant de manière juste. Cliff Curtis, Bingbing Li dans le rôle de Suyin, scientifique et mère aimante qui ne résistera pas au charme de Statham, Rainn Wilson en milliardaire drôle et un brin froussard, Page Kennedy en black de service (un peu cliché mais drôle), et l’adorable et très intelligente pour son âge Shuya Sophia Cai (encore une gamine qu’on n’a pas envie d’étrangler), viendront compléter le podium. Quand on vous dit que les personnages sont attachants, ce n’est pas des paroles en l’air.
En Eaux troubles démarrera plutôt rapidement et continuera à un bon rythme de croisière tout en jouant avec un plaisir sadique la carte de l’attente par rapport à notre bad guy de l’histoire. Le mégalodon mettra du temps avant de montrer son joli minois et c’est tant mieux, ça permettra à l’attente des spectateurs d’être récompensée. Entrée fracassante, on éprouvera certes, un brin de frustration compte tenu du fait que question gore, ça restera très soft (peu de sang humain, plutôt du sang animal), ça n’empêchera pas à la bestiole de nous offrir quelques scènes cultes comme ce passage voyant notre grosse bêbête attaquer une plage bondée de baigneurs ou ce combat final nous plongeant en plein « Water opéra ».
Vous êtes certains qu’un fusil sera efficace sur lui ?
Au final, comme la bande annonce le laissait penser, En eaux troubles, un bon petit blockbuster de requin mixant à merveilles humour et drame, accompagné de personnages principaux attachants, de musiques dans le ton et d’un acheminement faisant honneur au genre (film de requin) et à la renommée de Jason Statham. On regrettera le manque de scènes gore, quelques effets spéciaux un poil raté, MAIS question frousse, ce film fera le job. Mission impossible Fallout, Les indestructibles 2, Equalizer 2, Ant man et la Guêpe, American Nightmare 4 : Les origines, l’été 2018 aura offert aux cinéphiles bon nombres de petites surprises. Et n’oubliez pas : une petite fille de 8 ans entend tout !