43 ans après le révolutionnaire « Les dents de la mer » (premier blockbuster de l’histoire), l’américain Jon Turteltaub adapte le roman de son compatriote Steve Alten sur la traque d’un mégalodon. Et oui, les choses ont bien changé depuis les années 70 ! Pour continuer à vendre, Hollywood doit aller toujours plus loin dans l’exceptionnel. Donc en 2018, exit le petit requin blanc de Spielberg et place au plus grand carnivore marin de l’histoire de notre petite planète bleue.
Censé avoir disparu depuis plusieurs millions d’années, le mégalodon est ramené à la surface par une équipe de chercheurs spécialisée dans l’exploration des fausses sous-marines. Ainsi libéré, le gentil poisson va s’en donner à cœur joie pour croquer tout ce qui lui fait envie (des petits humains aux plus grandes baleines). Mais c’est sans compter sur le courage du charismatique secouriste en eaux profondes Jonas Taylor (Jason Statham).
Grâce à un budget de plus de 150 millions de dollars et a des effets spéciaux d’excellente facture, Turteltaub réalise un film assez crédible. Des scènes sous-marines plutôt angoissantes jusqu’à l’attaque de Sanya Bay (l’une des plages les plus fréquentées du monde), tout est bon pour assurer le spectacle et faire frissonner le spectateur. Bien sûr, le scénario est bourré de clichés et fait souvent d’énormes raccourcis. Mais c’est un blockbuster américain. On ne cherche pas la subtilité, on cherche à impressionner et à divertir.
En fait, le plus intéressant ici, c’est sans doute de constater l’évolution depuis « Les dents de la mer ». Alors qu’un budget de 8 millions d’euros et un simple requin blanc en polymère suffisait à effrayer la Terre entière il y a près d’un demi-siècle, il faut aujourd’hui débourser des sommes colossales (en co-production avec des investisseurs chinois), mettre le paquet sur les effets spéciaux, accélérer le rythme et faire toujours plus sanglant pour espérer convaincre le public. Et encore, les producteurs ont fait d’énormes concessions pour éviter de choquer les plus jeunes ! …