Où ai-je mis mon LSD déjà ?!
Ce film est un véritable bad trip, comprenant le côté fun... et l'autre.
Je vous avoue qu'en écrivant cette critique, je n'ai vu que ce film de Ben Weatley... Mais A Field in England (parce que la VO en jette plus comme d'habitude) m'a clairement donné envie de regarder les autres.
Quand le générique est arrivé, je me suis d'abord dit "donc c'est un Las Vegas Parano façon XIXème". Sauf que là où Las Vegas Parano vous entraîne sur des sentiers à l'acide, au cœur de la fureur du Nevada, à grand renfort de lumières et de moteurs, A Field in England n'utilise que des plans électrocutés et de grands moments de WTF dans un paysage quasiment toujours identique. C'est glauque, c'est violent, c'est réaliste et complètement taré.
Ce film est un OVNI. Indéniablement bien interprété, porté par une mise en scène psychédélique et les errements de la caméra dans la campagne anglaise. Les bruitages et la musique apportent beaucoup à l'ambiance hallucinée du truc, tout comme certaines scènes dont le montage épileptique et les contorsions étranges de l''écran donnent l'impression d'être une étoile de mer écartelée.
Original et innovant, oui. Le noir et blanc n'a rien de passéiste, au contraire. Plutôt là pour nous projeter dans l'atmosphère crade et torturée de ce champ (presque) désert. Bien mené, oui. Le réalisateur avait de toutes façons intérêt à savoir ce qu'il voulait avant de tourner pareille bizarrerie.
Mais malgré le savoureux décalage qui fait cette œuvre, elle manque clairement de rythme. Quelques passages dynamités (l'épisode de la corde ou l'expo sauvage de pénis) ne suffisent pas à équilibrer la lenteur générale. Ce n'est pas qu'il ne se passe rien, mais qu'à force d'abuser de drogues on peut friser l'overdose...
A saluer surtout : un final déroutant, une esthétique maîtrisée du désordre, et même du rire (chier dans les orties n'est pas une bonne idée) et de l'émotion ("baloo my boy...")
(Conseil : à regarder sobre)