Tension extrême pour nouvelle surprise cinématographique de l’été
« Breakdown », « Cellular », « Hitcher », « Une virée en enfer », toutes ses petites Séries B nerveuses se passant sur la route vous ont manqué? Enragé fait renaitre de ses cendres ce genre, profitant de l’occasion pour se glisser en plein dans l’actualité.
Chômage, vague de licenciements, problèmes familiaux, problèmes conjugaux, ajouté aux embouteillages sur les routes, incivilités dans les rues et les transports en communs. Tout ce stress engrange chez certains des problèmes de santé mentale. Partout dans le monde ces problèmes sont en hausse.
Les autorités policières, les ambulanciers en sous effectif, de moins en moins réactifs à cause de toute cette pression. Comme ils ne peuvent pas aider tout le monde, les gens font justice eux même, prenant souvent des mesures extrêmes. Lorsque l’on est très en colère, on perd toute maitrise de soi. A force d'enchainer les galères, le cerveau dit stop et là, de plus lourds problèmes arrivent. Enragé commence en dressant un portrait réaliste et peu flatteur de notre société actuelle.
Tout sera lié à l’intrigue que vous allez suivre. Russell Crowe obèse, au bout du rouleau, regard froid, poussant des petits grognements tel un ogre affamé, à fond dans son rôle de sociopathe transformé en véritable machine à tuer va vous terrifier.
Sa victime : Rachel, une jeune mère en pleine instance de divorce, empêtrée dans tout un tas de problèmes et qui va en avoir de plus gros pour un simple coup de klaxon. Dans ses mésaventures, elle entraîne malgré lui son fils Kyle, interprété par Gabriel Bateman. Le pauvre n'en a pas assez bavé en 2016 avec une créature terrifiante rodant dans la maison familiale et en 2019 avec Chucky sauce 21ème siècle.
Impossible de bouder son plaisir devant un film tenant en haleine du début jusqu'à la fin. Echanges tendus au téléphone rappelant "Phone Game", carambolages bien violents sans « exceptionnellement » d’effusions de sang et corps écrasés, musiques crispantes, Russell Crowe pétant des nez, des mâchoires, écrabouillant, renversant tout être vivant ayant eu la malchance de se retrouver sur son chemin, celui menant à Rachel. Russell se sert de ses excès de colère passés pour les faire ressurgir par le biais de son personnage, s'en donne à cœur joie au point où nous, on flippe pas mal de le voir si habité par le rôle. A ces cotés, Caren Pistorius, Gabriel Bateman tentent de lui échapper et eux aussi sont à fond dans le rôle.
Derrière toute cette violence, Enragé amène à réfléchir même si la morale en fin de film me parait quelque peu déplorable, donnant presque pour conseil de débrancher votre klaxon et laisser faire chauffards et autres conducteurs dangereux.
Tous les efforts, tous les sacrifices que j'ai fait dans mon existence
insignifiante ont été méprisés et jugés, et ignorés. Je me suis fait
écraser, broyer, et on m'a craché en pleine figure. Alors je vais te
dire: rien à foutre, je porterai ma contribution de cette façon: par
la violence et par la vengeance parce que c'est tout ce qu'il me
reste.
Au final, Enragé, un bon petit film à l’ancienne, sans prétentions, à l’ambiance sombre et tendue rappelant les thrillers d’action des années 90, virant au slasher par l’intermédiaire d’un Russell Crowe imposant et plutôt rancunier… . Nouvelle surprise de l’été !