Commençons par ce qui fâche.
Gaspar Noe n'est pas là pour satisfaire tous les spectateurs. Il s'ingénie dans tous ses films à glisser des séquences qui ne sont pas nécessaires au film mais qui sont volontairement discriminantes.
Dans Seul contre Tous, le spectateur prenait des coups de poing dans le bide d'une femme enceinte et sortait en ce demandant si oui ou non il avait assisté à un inceste. Dans le très moyen Irréversible, il était pris à rebours dans un souterrain avec Monica Belluci. Et dans Enter the Void, il assiste à un IVG à la loupe. Jusqu'à flirter avec l'avorton de sa sœur. Un coup à finir pro-life !

Finissons par ce qui marche.
"Un film trip" c'est ce que voulait faire Gaspar Noe. Et c'est réussi !
Ce film parle certainement de drogues (pas de celles que je connais). Mais il parle magnifiquement du rêve (artificiel ou pas). Un rêve c'est un peu comme la réalité, un rêve ça ressasse, ça tourne en rond, ça se répète de manière confuse et parfois contradictoire. Les visages s'interchangent comme des masques. On y voit le beau, on y sent l'amour à travers les pores de la peau maternelle et on y vibre de bonheur. On s'y excite beaucoup (surtout chez Noe). Mais on y flippe aussi. On y déterre de vrais cadavres puis on y joue à se faire peur, à tripoter ses tabous et même à y mourir.
Ce film propose donc une vraie expérience : visionner un rêve sans le partager. (Le must du voyeurisme ?) Mais le seul problème du spectateur qui rêve éveillé, c'est que ça finit par faire un peu long. C'est peut-être le seul écueil (nécessaire ?) de ce magnifique film onirique.
Pedro
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le 11 juin 2010

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