Quand l'exercice de style te monte à la tête

Y a des critiques supers alors je vais pas m'éterniser (ouais je dis ça à chaque fois mais c'est vrai).
Attention c'est mon ressenti de fille normale et pas particulièrement cultivée, mon point de vue ne concerne que moi.

J'ai décidé de me lancer dans le cinéma que par chez moi on appelle "de genre". Vous savez ce genre de films qui visent "les cinéphiles", ou en tous cas un public averti, ce genre de film qui n'est pas accessible au commun des mortels dont je fais manifestement partie.
Parce que ouais, moi ce film je l'ai trouvé interminable. Je l'ai coupé au bout d'une heure, recommencé et j'ai vraiment du me forcer à le finir avec une curiosité optimiste, "et si la fin bouleversait tout, si tout ce loooong film valait finalement le coup ?". Bah force est d'admettre que j'ai été déçue.
J'ai eu l'impression d'assister à une démonstration de techniques cinématographiques sans sens pendant 2 h 30. D'ailleurs j'ai fini par me dire que ce réalisateur était vraiment d'une immense prétention. Alors j'en sais rien, parce que c'est le premier film de Gaspar Noé auquel je m'attaque (j'ai pas choisi le plus accessible je crois (j'espère)).

Bon déjà, il manquait un avertissement pour les épileptiques avant le film. Parce qu'un épileptique qui va voir ce film pour moi c'est comme un gars qui a le vertige qui va à l'accrobranche quoi.
Donc visuellement y a des très belles choses, je peux pas le nier. Sur le début, quand j'étais encore un peu enthousiaste, je me disais que l'immersion était parfaite, que tous ces procédés étaient une grande force du film, tatati tatata. Sauf que, au bout d'un quart d'heure, tu commences à avoir la gerbe, et tu te rends comptes que même si c'est original et techniquement recherché, c'est quand même vraiment inconfortable au visionnage, et tu te mets à espérer que la vision subjective va s'arrêter.

Et là, PAF (si t'as vu le film tu vois de quoi je parle), on quitte la vision subjective, et donc ce grand plan séquence (enfin, faux plan séquence). Et là, on se rend compte du vide absolu du scénario. On réalise que c'est juste un enchaînement vain de plans certes beaux mais tristement vides, des plans qui choquent mais qui ne racontent rien. Sans parler du fait qu'on a l'impression qu'il y a un type de 2 mètres qui est constamment entre nous et notre télé...
A ce moment là, j'ai été perdue. Dans le montage, dans les enjeux, dans les plans, les couleurs, la musique, toutes ces infos pour un si petit cerveau (bah ouais j'suis pas Lucy moi ;) ).
J'ai perdu ma motivation à l'instant où j'ai perdu le fil de l'histoire. A partir de là ça a été le calvaire. L'attente d'une fin décente pour ce film interminable.

Je mets 4. Pourquoi autant si j'ai détesté à ce point ?
Bah je ne peux m'empêcher de penser à la quantité de travail fournie pour arriver à un tel dédale, et à cette grande démonstration de style, certes désagréable pour moi, mais pas ratée pour autant.

PS : juste un mot sur les acteurs, parce que je sais pas où le caler : comment arriver à un rendu de parole aussi mou ? Je l'ai vu en VO, bah j'ai presque regretté de pas avoir la VF sous la main tellement la lenteur à l'élocution du personnage principal m'horripilait... Nan mais tu comprends, il est drogué, et tous les drogués parlent doucement, c'est bien connu.