“L’éternité c’est long, surtout vers la fin” (Kafka)

Au moins le titre et l’affiche ne nous ont pas menti: éternité est un film d’une lenteur phénoménale qui filme des femmes renifler leur charmante progéniture. Voilà le film est terminé, rentrez chez vous.


Pourtant, on ne peut nier un certain soin des décors et costumes, et une volonté d'installer l'ambiance par le biais d'une voix off douce et calme qui lit un texte à l’image du décor: vieillot.
Ça ne manque pas de charme, et on se dit au départ qu’on va en prendre plein les yeux.


Sauf que la voix off ne s’efface jamais, et qu’on ne voit des personnages que des tableaux de famille, où immanquablement les femmes occupent la place centrale: tour à tour épouses et mères.
Parce que oui, dans Éternité les femmes ne sons bonnes qu’à porter: ce sont des ventres pour porter des enfants, et des bras pour les tenir ou les pleurer.
Les hommes n’ont pas beaucoup plus de chance puisque souvent on ne connait que leur nom, leur sourire béat d’admiration devant une femme que forcément ils chérissent, et c’est tout.
Autant dire que les rapports hommes/femmes ne sont là que pour assurer la descendance.


Comment s’attacher à des personnages sans consistance et sans âme?
Au départ le récit fait presque illusion et on arrive à être presque peiné quand vient la première perte, mais dès qu’on comprend que le meilleur moyen de se remettre d’une fausse couche est d’avoir un enfant parce que ce n’est qu’à ce moment que la femme se sent épanouie, voilà que le vernis s’écaille.
Et de fissure en fissure, il ne reste pas grand chose à sauver quand vient la fin du récit.
Pourtant, suivre cette famille avait l’air intéressant, mais de belles images ne font pas un beau film.

iori
4
Écrit par

Créée

le 31 janv. 2017

Critique lue 385 fois

2 j'aime

iori

Écrit par

Critique lue 385 fois

2

D'autres avis sur Éternité

Éternité
Nycticebus
5

4 mariages et 12 enterrements

Je suis passionné de généalogie. À la découverte du pitch, je prévoyais un film type "chronique", passant d'une génération à l'autre, d'une rencontre à un mariage, à une naissance, à un décès,...

le 9 sept. 2016

22 j'aime

1

Éternité
takeshi29
1

Incontestablement LA comédie de 2016 (Je t'en supplie, emmanazoe, ne lis pas cette critique)

S'il y avait un terrain où Trần Anh Hùng, auteur des très beaux et sensuels  "L'Odeur de la papaye verte" et "A la verticale de l'été", n'était pas attendu, c'était celui du cinéma de genre, et...

le 30 janv. 2017

21 j'aime

6

Éternité
emmanazoe
9

L'élégance de la Vie.

A la lecture du livre « L’élégance des veuves » dont le film est tiré, on ne peut que se dire qu’une adaptation ne serait pas chose aisée. Ce roman ne s’attarde pas sur les détails et passe d’un...

le 12 sept. 2016

17 j'aime

4

Du même critique

Adults in the Room
iori
8

La dette qui avait trop de Grèce (ou l’inverse)

Voici un film qui illustre parfaitement une certaine idée du cinéma, celle qui permet à des orfèvres de s’emparer de sujets politiques difficiles, abscons et d’en donner une interprétation qui permet...

Par

le 24 oct. 2019

31 j'aime

Jalouse
iori
7

Le cas-Viard

Comme quoi c’est possible de faire une comédie qui force le trait sans tomber dans la danyboonite aigüe (une maladie de la même famille que la kev'adamsite ou la franckdubosquite). Karine Viard...

Par

le 14 sept. 2017

27 j'aime

9

Les Cowboys
iori
8

Kelly watch the stars

François Damiens dans un film qui s’intitule “les cowboys”, où il incarne un père de famille fan de country dans les années 90. Voilà une base qui donne envie. Envie de fuir bien loin. Sauf que ça se...

Par

le 18 nov. 2015

24 j'aime

7