Au moins le titre et l’affiche ne nous ont pas menti: éternité est un film d’une lenteur phénoménale qui filme des femmes renifler leur charmante progéniture. Voilà le film est terminé, rentrez chez vous.
Pourtant, on ne peut nier un certain soin des décors et costumes, et une volonté d'installer l'ambiance par le biais d'une voix off douce et calme qui lit un texte à l’image du décor: vieillot.
Ça ne manque pas de charme, et on se dit au départ qu’on va en prendre plein les yeux.
Sauf que la voix off ne s’efface jamais, et qu’on ne voit des personnages que des tableaux de famille, où immanquablement les femmes occupent la place centrale: tour à tour épouses et mères.
Parce que oui, dans Éternité les femmes ne sons bonnes qu’à porter: ce sont des ventres pour porter des enfants, et des bras pour les tenir ou les pleurer.
Les hommes n’ont pas beaucoup plus de chance puisque souvent on ne connait que leur nom, leur sourire béat d’admiration devant une femme que forcément ils chérissent, et c’est tout.
Autant dire que les rapports hommes/femmes ne sont là que pour assurer la descendance.
Comment s’attacher à des personnages sans consistance et sans âme?
Au départ le récit fait presque illusion et on arrive à être presque peiné quand vient la première perte, mais dès qu’on comprend que le meilleur moyen de se remettre d’une fausse couche est d’avoir un enfant parce que ce n’est qu’à ce moment que la femme se sent épanouie, voilà que le vernis s’écaille.
Et de fissure en fissure, il ne reste pas grand chose à sauver quand vient la fin du récit.
Pourtant, suivre cette famille avait l’air intéressant, mais de belles images ne font pas un beau film.