Trois ans après « Volver », Pedro Almodóvar revient sur les écrans avec « Étreintes brisées », un drame sur fond de film noir. Complexe et alambiqué dans un premier temps, le scénario développe son histoire sur deux époques différentes, qui délimitent la tragédie mêlant Mateo, un cinéaste, et Lena, la femme de sa vie. Au-delà de son aspect technique quasi irréprochable - mis à part ces plans ''balai'' utilisés lors de certains dialogues -, le film trouve l'une de ses qualités principales dans son casting: Penélope Cruz, magnifique, irradie de par sa présence, sublimée par les plans du cinéaste espagnol.

Réalisateur cinéphile, Almodóvar abreuve plus que jamais son film de références; de la signification du titre - qui renvoie à « Voyage en Italie », un film avec Ingrid Bergman - à l'apparence de ses actrices (Cruz, habillée et coiffée comme Audrey Hepburn), le long-métrage témoigne de l'amour que porte le réalisateur envers le septième art, qui fut pour lui d'une aide salvatrice. En outre, toujours proche de la culture espagnole, le réalisateur n'hésite pas à aborder certains aspects plus critiquables, tels que le manque d'assistance sociale dans les hôpitaux.

Mais malgré toutes ses caractéristiques habituelles au cinéma d'Almodóvar, le film déçoit. S'il ne manque pas de séquences fortement émotives, il se perd en revanche dans un dédale de relations complexes, qui semblent parfois forcées. Cette exagération perturbe l'aspect naturel du long-métrage, et n'apporte rien au récit (une révélation finale qui laisse le spectateur et les personnages indifférents, c'est rare!). Enfin, le film comporte des passages à vide flagrants, certes nécessaires au déroulement de l'intrigue, mais qui manquent toutefois de conviction pour véritablement impliquer le spectateur. Sans être la pièce maîtresse du réalisateur, « Étreintes brisées » témoigne d'une sincérité, et d'un regard sur le cinéma - et sur la filmographie-même d'Almodóvar - empreint de nostalgie, qui ne laisseront pas indifférent.
loval
7
Écrit par

Créée

le 14 juin 2010

Critique lue 447 fois

2 j'aime

loval

Écrit par

Critique lue 447 fois

2

D'autres avis sur Étreintes brisées

Étreintes brisées
Shalf
9

Critique de Étreintes brisées par Shalf

C'est le genre de film que l'on va voir parce que Penelope Cruz, beaucoup, et c'est en espagnol, un peu. Bon accessoirement c'est Almodovar, mais le diktat des réalisateurs dont il faut avoir tout vu...

le 14 juin 2010

11 j'aime

1

Étreintes brisées
Figoluu
4

De ces films qui devraient être bons mais il n'en est rien.

Deux ans que j'avais le poster de ce film sur mon mur. Je ne l'avais jamais vu car le poster me fut donné par une dame auprès de qui j'avais acheté une autre affiche et m'ayant pris en sympathie,...

le 15 juin 2022

10 j'aime

6

Étreintes brisées
EricDebarnot
8

Coups de génie...

On peut critiquer le scénario trop complexe d'Almodovar, le foisonnement de personnages qui, au final, ne servent qu'à distraire l'attention du cœur sombre du film, sans parler de l'indiscutable...

le 4 oct. 2015

10 j'aime

Du même critique

Lucy
loval
1

Lucie, Lucie t'arrête pas, on ne vit, qu'une vie à la fois...

Je ne sais pas par où commencer tellement le film regorge d'idées bêtes et d'un postulat de départ qui l'est encore plus, tout en essayant de ne pas spoiler. Besson mixe des concepts scientifiques à...

le 31 juil. 2014

30 j'aime

2

Scream 4
loval
4

Critique de Scream 4 par loval

Voilà onze ans que le tueur munchien n'avait plus frappé à Woodsboro – enfin, de manière officielle. Après maintes négociations avec le casting et le réalisateur, tout le monde rempile pour ce...

le 10 avr. 2011

30 j'aime

3

Perfect Blue
loval
10

Expérience plurisensorielle

La particularité du film de Kon, c'est sa narration; la façon dont il agence les événements; comment il parvient à manipuler le temps, les personnages et les spectateurs. Le roman de Takeuchi est...

le 14 juin 2010

27 j'aime

6