Je trouve ce court métrage intéressant, même si le titre est pompeux et la question mal formulée ou en tout cas vaine. Merci à PiotrAakoun de nous l’avoir signalé.


Je me trompe peut-être, mais je ne crois pas que la musique puisse modifier la persistance rétinienne, ou alors le titre est mal formulé. Pour moi, la persistance rétinienne est un phénomène physique, visuel, et je ne vois pas en quoi des ondes sonores peuvent modifier la réception par l'oeil des ondes lumineuses. En revanche, oui, la musique modifie notre réception d'une image, cette réception n'est pas que visuelle, elle est aussi auditive, alors oui, évidemment, une musique, des sons différents nous donnent une autre perception d'une image, mais cette perception est plus large, multisensorielle, et pas limitée à la vue, je ne sais pas si ce que je dis est clair. Rien de nouveau à l'horizon, on sait bien que du son, de la musique ou des paroles donnent du sens à une image ou à une succession d'images. Voyez les documentaires ou les sujets de JT, ou souvent les images ne sont que prétexte à l'imposition d'un discours, des images au service d'un message.


Ici, l'expérience semble toutefois intéressante, quoiqu'il semble que nous devions nous-même en tirer des conclusions, ce qui n’est pas si évident, d'autant plus que selon moi, la question est mal posée. J'ai regardé une première fois le film puis j'ai voulu tester les différentes composantes séparément (j'aime ce type d'expérience) : vu le film sans le son puis écouté la musique sans l'image, avant de revoir le film. Je vous conseille de faire ça, c’est très intéressant d'expérimenter cela, on devrait le faire plus souvent, comme fermer les yeux quand on est dans la nature, on s'aperçoit alors qu'il y a beaucoup plus de sons qu'on en l'imaginait, notre cerveau ayant parfois des difficultés à appréhender la multiplicité d'informations qui lui parviennent simultanément.


Faire ces différents visionnages ou moments d’écoute m'a permis de remarquer des détails sur le film, comme ces surfaces de couleur inégale, dont l'alternance provoque certainement quelque chose sur le plan visuel, ou alors de mieux profiter du morceau sans les images (j’aime autant la musique sans l’image, car mon cerveau est souvent accaparé par l’image et ne place la musique qu’en arrière-plan). On constate le travail de montage de telle sorte que le film accompagne les changements de rythme de la musique, afin de parvenir à quelque chose d’harmonieux, même si les yeux souffrent. Pas sûr qu’ici le son change quoique ce soit au phénomène de persistance rétinienne. En revanche, il modifie considérablement notre perception des images, et notre capacité à rester attentionné (mais ça, on le savait déjà).


Au final, sous réserve d’explications qui me permettraient de le voir sous un jour nouveau et d’apprécier autrement cette « expérience », on a là un film qui s’approche de questions intéressantes mais sans apporter de réponse neuve, un film laid et au final pénible à regarder : qu’est-ce que ça fait mal aux yeux, heureusement que c’est court !

socrate
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le 13 mai 2016

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socrate

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