Break down the gravity !

Pour ceux qui ont vaguement suivi l’actualité astronomique ces dernières années, Europe, une lune de Jupiter, a été le centre de nombreuses recherches qui ont abouti à de surprenantes découvertes, dont la présence d’eau à sa surface, et comme le dit l’un des intervenants dans Europa Report, s’il y a de l’eau, il y a de la vie. C’est pas totalement faux, mais il ne faut pas s’attendre à y trouver autre chose que des sédiments ou micro-organismes.
Eupora Report, de par son sujet, était évidemment attendu de pied ferme par tous les addicts d’astronomie et ufologie, mais il y a peu de chances que ce soit eux qui aillent en dire du bien, à moins qu’ils aient un seul de tolérance élevé en matière d’incohérences techniques. Astronautes qui font des SEV sans cordon ombilical, pesanteur pas toujours très claire, en particulier celle à la surface d’Europe (similaire à celle de notre Lune mais qui n’empêche pourtant pas les astronautes de se déplacer normalement), le film peine à se montrer crédible à ce niveau, mais bon, vu que plus personne ne respecte quoi que ce soit, on passera l’éponge. Il faut dire que le mystère s’instaure plutôt bien, même si le format found-footage ne permet que peu de développer les personnages et s’y identifier. Mais on se laisse promener dans cette petite barque indépendante, pleine de bonnes intentions et moins prétentieuse que l’abominable Apollo 18. Sebastián Cordero, le réalisateur, réussit malgré les contraintes à mettre en place certains passages angoissants et créer une atmosphère particulière, ce qui n’est pas toujours aisé dans ce genre de productions. Cordero évite aussi l’exagération et préfère se reposer sur son final, bien qu’il ne soit pas des plus originaux, heureusement expédié assez vite, évitant de finir par ressembler à l’interminable dernière partie d’Abyss, auquel Europa Report emprunte certains éléments, ainsi qu’à 2001 L’Odyssée de L’espace et même 2061 : Odyssée Trois du romancier Arthur C. Clarke (il n’y aura qu’un pas à faire pour en conclure que le film lui est en grande partie dédié).
Agréable à voir, mais pas indispensable.