J'aime bien ce Russ Meyer. Il est fou. Il est coquin aussi. Dans ce film il fait jouer sa femme de l'époque (parce qu'il s'est marié trois fois au total et je suis sûr qu'il devait batifoler constamment, ce gros cochon) et il faut bien dire qu'il a bon goût le coquin. Vu sa tronche, je n'aurais pas cru qu'il aurait réussi à lever autant de belles femmes. Comme quoi le physique ne suffit pas.


Le scénario n'est pas terrible : il ne se passe pas grand chose, l'auteur insiste même lourdement sur ses quelques idées. J'y ai quand même trouvé de l'humour et des idées assez sympathiques, des scènes parfois complètement surréalistes et drôles. C'est la couture de tout ça qui tient mal, hélas. Parce que même les deux personnages principaux, au fond, sont intéressants.


Russ Meyer a quand même réussi à développer sa patte en peu de temps : on est ici au début de sa carrière et pourtant il fait déjà du Russ Meyer. Ce qui épate dans son style, c'est son découpage : des plans variés, des idées qui passent très bien, un symbolisme qui ne laisse place à aucune équivoque mais qui est bien trouvé, voire même osé pour l'époque. Autre chose épatante, son jeu de couleur : il aime détacher les personnages sur des fonds colorés, c'est une méthode très cartoonesque, certes, mais redoutablement efficace pour la clarté de ses images. Car le bougre a beau ne penser qu'au cul et aux nichons, il sait tout de même délivrer des images percutantes, même quand tout le monde reste habillé. Les décors sont travaillés dans ce sens : minimalistes à souhait, bien équilibré grâce à des compositions qui mettent bien en valeur cet univers coloré. Et puis bien sûr il y a les gonzesses. Bon ici, il n'y en a pas beaucoup, sa femme de l'époque (parce qu'il s'est marié trois fois au total et je suis sûr qu'il devait batifoler constamment, ce gros cochon) interprète plusieurs rôles qui se résume en un : la séductrice ou plutôt celle qui va séduire , parce que séductrice implique plus d'être actif que le fait de séduire (elle séduit malgré elle à plusieurs reprises). Et puis y a les hommes qui gueulent qui crient, qui rougissent. La musique fonctionne bien avec le ton général.


Bref, j'ai trouvé cette comédie très inégale mais j'ai suffisamment ri et bavé pour éprouver de l'affection à l'objet.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 6 avr. 2017

Critique lue 241 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 241 fois

1

D'autres avis sur Eve et son homme à tout faire

Eve et son homme à tout faire
Alligator
3

Critique de Eve et son homme à tout faire par Alligator

juin 2010: La deuxième création de Russ Meyer n'est pas un film d'érotique mais se veut essentiellement comique, d'un humour un peu vague, très américain, visuel et physique -j'ai envie de dire qu'il...

le 7 avr. 2013

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55