Il m'a fallu vaincre l'extrême prévention que j'ai contre les films dont des enfants sont les héros pour regarder cette histoire malgré tout un peu intrigante. Le début a failli avoir raison de ma patience, mais j'ai finalement bien fait de m'accrocher, malgré les écueils : l'enfant, en plus de ne pas être adulte, est un mélange de Forrest Gump et Rainman. Ça sentait le mélo à plein nez et, de ce côté-là, ça a tenu ses promesses. Notre petit prodige inflexible et incapable de mentir perd son père dans les attentats du World Trade Center... y'a plus subtil, comme plaidoyer antiterroriste, mais bon. Certains postulats sont parfois durs à avaler. Une fois passée la couleuvre ( la perfection suspecte du père, les crises de neurasthénie du petit génie et la grosse dépression de sa mère après "le pire jour" ) le récit prend son envol. Il fallait effectivement une partie d'exposition un peu longue pour établir les règles de la quête à laquelle va se livre l'enfant dans New York. D'abord seul, puis avec un aimable aïeul muet. La faute à un traumatisme aussi; pourquoi pas, au point où on en est... le mélo tourne à la fable, on s'attend à croiser Peter Pan ou Amélie Poulain. Mais ça finit par tenir en haleine, malgré l'indigestion de bons sentiments, et c'est assez malin pour réserver quelques jolis rebondissements moins niaiseux que le début (exception faite d'un épilogue à l'approche aussi discrète que les jets de lave du Vésuve...). De toute façon, la balade dans New York valait à elle seule le sacrifice. Au final, les cœurs vraiment sensibles pourront verser leur larmichette et les autres seront contents d'avoir vu Hank et Goodman et de tirer des retrouvailles avec Sandra Bullock des paraboles édifiantes sur la nocivité de la chirurgie esthétique...