Une excellente conclusion qui n'en est pas une !

N’ayant pas, au départ, l’intention de faire la review de ce septième opus de l’imposante franchise « Fast & furious », j’ai finalement changé mon fusil d’épaule après avoir visionné le film, qui a un arrière goût amer bien différent des autres puisque le tournage a été endeuillé par le décès prématuré de l’une des stars de la saga : Paul Walker. J’ai donc décidé de faire cette review, et je vais en profiter pour faire un petit retour sur la carrière du comédien. Qu’il repose en paix…


Je ne vous apprends rien : Paul Walker a trouvé la mort le 30 Novembre 2013 à Valencia, Californie, dans un terrible accident de voiture, à l’âge de 40 ans. Alors qu’il se trouvait à bord d’une Porsche Carrera GT, en tant que passager, aux côtés de son ami Roger Rodas, pilote pourtant chevronné, ce dernier a perdu le contrôle du véhicule alors qu’il fonçait à 160 km/h, lequel est venu percuter un poteau électrique et plusieurs arbres pour finir en mille morceaux sur le bitume. Pour plus d'informations, consultez le net qui regorge de détails (trop à mon goût, d’ailleurs).


Ce tragique événement a provoqué une vague de tristesse mondiale parmi ses très nombreux fans. Il faut savoir que cet accident s’est produit alors que Walker était justement au beau milieu du tournage de « Fast & furious 7 », ce qui a obligé le réalisateur James Wan à prendre un certain nombre de décisions… Mais j’y reviendrai un peu plus tard.


La carrière cinématographique de Paul Walker a débuté en 1987 (avec des rôles dans des films tels que « The Skulls » ou « She’s all that », mais c’est véritablement en 2001 que son image de marque a commencé à prendre mondialement de l’ampleur, avec un premier rôle dans ce qui allait être l’une des franchises les plus bankables d’Hollywood : « The fast and the furious », premier du nom. D’ailleurs, et sans vouloir cracher dans la soupe, le gros de sa filmographie vole relativement bas, hormis un ou deux films intéressants comme « La peur au ventre » ou « Takers ». Elle est cependant jonchée de presque tous les films de la saga Fast and Furious, puisqu’il est présent dans six des sept films de la saga existant à l’heure actuelle (même Vin Diesel ne peut en dire autant puisqu’il passe la main pour « 2 fast 2 furious »). Seul le troisième volet, « Tokyo drift » (un navet, soit dit en passant) n’a pas eu les honneurs d’y voir évoluer les deux comédiens stars de la franchise.


Et de sept !


Jusqu’à présent, et notamment depuis le quatrième volet, l’opinion (moi y compris) avait tendance à rechigner sur chacune des annonces de suite de cette franchise qui n’en finit plus (à l’heure où je vous parle, un huitième épisode est déjà en cours d’écriture). Pourtant, force est de constater que chacun des films propose un divertissement de qualité, notamment depuis l'imposant virage pris par les producteurs au 4ème opus. Evidemment, on est devant du bon gros blockbuster des familles qui a tendance à piétiner tout sens commun, certes, mais il le fait si bien et avec tellement de panache ! Et ce n’est pas le sixième volet qui me contredira. On est bien d'accord : Fast and furious touche un public très ciblé. Inutile de dire que si ce type de film n’est pas vraiment votre tasse de thé et que vous préférez les thrillers bien sombres, ce n'est pas ce septième volet qui vous aidera à mieux apprécier la saga.


Dans ce septième opus, on retrouve presque tous les visages habituels, hormis Han, laissé pour mort dans une courte scène d’annonce à la fin du sixième film. Sa petite amie, Gisele (jouée par Gal Gadot, la future Wonder woman), est elle aussi absente du casting. Grand ommage car sa plastique éveillait les sens!


Dom et sa bande sont désormais des hommes libres. Brian joue les bons pères de famille avec Mia, Dom joue au tonton du coup, Hobbs s’ennuie à cravater des criminels bas de gamme, …bref. Tout semble aller pour le mieux jusqu’à ce que débarque Deckard Shaw, joué par Jason Statham (nouvelle tête de la saga).


Ce n’est pas une surprise puisque l’on pouvait déjà le découvrir sous forme de caméo à la fin du précédent volet, comme étant le frère ainé d’Owen Shaw, laissé pour mort lors de la traque londonienne deux ans plus tôt. Shaw a les nerfs, et semble déterminé à faire rendre gorge à tous ceux qui ont fait du mal à son petit frère. Et si Owen Shaw n’était pas un enfant de cœur, son ainé le fait pourtant passer pour un chérubin en couches avec son impressionnant CV d’ancien des forces spéciales rompu au combat.


Devenus des proies, Dom, Brian et toute la clique doivent se retrousser les manches, car ils ont affaire à forte partie, cette fois. Pour atteindre Shaw, qui a la réputation d’effacer ses traces, l’équipe va devoir se procurer « l’œil de dieu », un puissant logiciel de détection capable de localiser n’importe qui partout dans le monde en seulement quelques heures. Seulement voilà, Shaw est lui aussi à la recherche de l’œil de dieu, et cette lutte implacable va conduire Dom et son groupe à Los Angeles, mais aussi dans le désert saoudien d'Abu Dhabi.


Bon alors je ne vais pas tenter de noyer le poisson : ce septième film, comme on pouvait s’y attendre, -bouchez-vous les oreilles, les petits- ENCULE LA CREDIBILITE ! Moi qui pensais qu’on pouvait difficilement aller plus loin dans les cascades, les voitures qui volent, les immeubles qui s’écroulent, les trains qui déraillent, les gunfights velus et les bastons de nanas, Fast and furious 7 a clairement décidé de placer la barre encore plus haut. Alors un petit conseil : faites comme pour les autres films, ne cherchez pas à savoir si telle ou telle scène pourrait se produire ou non, car ces 2h17 de film sont estampillées « don’t try this at home » du début à la fin. Je sais bien qu’on ne demande pas à un « Fast and furious » d’être réaliste, mais là, ça frôle souvent le dessin animé Looney Tunes. On a même parfois l’impression de se retrouver devant un « Expendables », surtout avec la présence de Statham à la distri. Des missiles, des drônes, des buildings qui s’effritent, des cascades tellement impressionnantes qu’on ne veut même plus savoir ce qui est en 3D et ce qui ne l’est pas !


Bonne nouvelle, tout de même, pour les fans de la franchise, puisqu'en plus de la venue de Jason Statham dans la saga, le casting d'enrichit également de trois autres comédiens : Tony Jaa (répéré dans "Onh Bak"), l'impressionnante championne de MMA Ronda Rousey (qui prend le relai de Gina Carano, présente dans le 6ème opus, elle aussi championne d'UFC), et surtout Kurt Russell (si si!), qui a pour l'heure un petit rôle mais ai fort potentiel pour la suite des événements.


Cette présence des deux comédiens/combattants apporte un plus indéniable dans la qualité des combats au corps au corps, l'un comme l'autre disposant d'un CV carrément impressionnant. Et surtout, cela contrebalance un peu l'absence de the Rock, qui passe les trois quarts du film cloué dans un lit d'hôpital avec un bras dans le plâtre (Jason Statham l'y a expédié... si si!).


Résumons :
Histoire tirée par les cheveux : check !
Scènes d’action sans un gramme de crédibilité : check !
Rebondissements habituels : check !
Gros bras et patates de comptoir, mais pas un goutte de sang : check !
Cascades si énormes qu’elles filent un coup de vieux aux 6 dernier films : check !


Et pourtant ...


C’est spectaculaire, l’humour et les différents traits de caractère caractérisant les personnages sont toujours présents et bien exploités. La mise en scène est toujours aussi chiadée, et l’action bénéficie d’une lisibilité toujours excellente, malgré la surenchère permanente. L’histoire, bien qu’improbable, se tient bien et reste cohérente et fidèle à l'univers de la saga. Et là-dessus, James Wan conclue le film sur un épilogue incroyablement habile, présente sous la forme d’un hommage affectueux rendu à Paul Walker.


D’ailleurs, vous allez vous rendre compte que le comédien est présent tout au long du film. On aurait pu se dire qu’après tout, il aurait été commode de faire mourir le personnage de Brian en pleine action pour justifier son absence, mais cela ne s’est pas passé comme ça…


Il était d’abord question d’annuler purement et simplement le film. Mais lorsqu’ils ont été frappés par le décès de leur confrère et ami, James Wan, Vin Diesel et toute la bande ont néanmoins décidé d’aller au bout, par respect pour la mémoire de Paul Walker. De 190, le budget est passé à 250 Millions de Dollars pour parvenir à ce que l’on peut considérer comme une véritable prouesse technique :


Paul Walker, qui n’a donc pu tourner toutes les scènes prévues dans le script, a du être remplacé. Pour ce faire, James Wan a du jongler entre un personnage reconstitué en 3D, les deux frères de Paul Walker, Cody et Caleb, volontaires pour doubler leur frère disparu, ainsi qu'un troisième comédien, John Brotherton, ressemblant lui aussi fortement au comédien disparu. Peter Jackson et sa société d’effets spéciaux sont également venus en renforts pour apporter la touche finale de réalisme aux modifications apportées au film à l'occasion du drame. Robin Shenfield, directeur des opérations, avait notamment indiqué, dans une interview au Hollywood Reporter, que les mouvements de la bouche de Paul Walker avaient du être modifiés en post production lors de certaines séquences, et que son visage avait même été calqué sur les corps des doublures… Et croyez-moi, on n'y voit que du feu. Un vrai travail d’orfèvre.


L'épilogue est quant à lui une véritable ode à Paul Walker, à la fois discret, subtil et affectueux. On aurait pu s’attendre à ce que les producteurs en profitent pour faire dans le mélo bas de gamme sur le dos de l’acteur, mais c’était sans compter sur la bienveillance de Vin Diesel et sur le bon goût de James Wan, qui laissent tous deux partir Paul Walker de la meilleure façon qui soit...


CONCLUSION :
D’un point de vue purement technique, Fast and furious 7 s’inscrit dans l’exacte lignée des deux précédents volets, avec une structure similaire pour ne pas dire identique, mais dotée une puissance démultipliée particulièrement assumée. On sent d'ailleurs la volonté appuyée de proposer un véritable déluge d'action façon bouquet final de 14 Juillet, rendu à la mémoire de Paul Walker.
Si l’on parvient à occulter toute notion de réalisme pour laisser place au spectacle pur, le film est une réussite et reste constant dans la surenchère d’effets spéciaux et de cascades tellement millimétrées qu’elles en deviennent arrogantes. Il faut également tenir compte du caractère affectif que revêt la conclusion de ce septième volet. Pour les fans de la saga ou simplement les fans d’action, FF7 est un épisode incontournable. Pour les autres, et bien… C’est du fast and furious pur jus, alors à vous de voir !


VOIR LA REVIEW SUR MON SITE :
http://www.unoeilsurlecran.com/#!fast--furious-7/c1o8e

Ri_Tchy
7
Écrit par

Créée

le 30 août 2015

Critique lue 337 fois

1 j'aime

Ri Tchy

Écrit par

Critique lue 337 fois

1

D'autres avis sur Fast & Furious 7

Fast & Furious 7
Veather
4

Faste & Obvious

À l'attention des lecteurs : Le texte qui va suivre est minable et totalement gratuit, parce que ma vie n'est pas terrible en ce moment. Merci de votre compréhension. En regardant ce film, je...

le 6 juin 2016

57 j'aime

11

Fast & Furious 7
guyness
2

Jauni, Walker

La Mort ne ressemble pas à ce que l'on croit. Et croyez bien qu'elle le regrette. Elle aurait bien aimé, par exemple, prendre l'apparence de celle de Terry Gilliam dans Münchhausen. Au moins...

le 24 sept. 2015

54 j'aime

16

Fast & Furious 7
Factory
4

Fait chier

Il y a 10 ans Fast and Furious c'était ce film de courses nocturnes où le vainqueur emportait la voiture du perdant, son honneur et sa nana, où le départ était donné par une minette en jupe qui...

le 6 avr. 2015

48 j'aime

31

Du même critique

Borderline
Ri_Tchy
6

Aurait pu mieux faire...

... Et croyez-moi, il me coûte de dire cela. Je suis un fan absolu du travail d'Olivier Marchal. Ex-flic depuis 2001 et reconverti dans le cinéma, Marchal dispose d'une filmographie assez peu fournie...

le 28 oct. 2015

3 j'aime

Lucy
Ri_Tchy
4

Le retour de Luc Besson ? Ce n'est pas encore pour cette année...

Vous pourrez me dire tout ce que vous voulez : pour moi, Luc Besson, c'est quatre films : "Le Grand bleu", "Nikita", "Leon" et "le Cinquième Elément". Tout ce qui est venu après cette époque n'est...

le 17 déc. 2014

2 j'aime

24 : Live Another Day
Ri_Tchy
7

Un jour de plus au paradis...

Aujourd'hui est un jour historique pour les fans de Jack Bauer. Après Quatre années d'absence et sans le moindre indice sérieux d'un hypothétique retour du héros (hormis les rumeurs concernant un...

le 27 mai 2014

2 j'aime