Un épisode toujours dans l'inflation au niveau de l'action et des liens entre les personnages, mais

On connait la chanson avec la saga « Fast and Furious »… Un peu trop même et on se demande comment Vin Diesel va réussir à encore innover jusqu’au dixième (et normalement dernier) épisode. Mais on accorde à l’acteur d’avoir réussi à porter sa franchise de bolides et d’action à des sommets pyrotechniques et spectaculaires rarement atteints au cinéma. Et même, c’est certainement une première dans l’histoire du septième art, d’avoir su mêler gros film d’action décérébré à une espèce de feuilleton romanesque et familial avec rebondissements, trahisons et retours de personnages à foison. Parfois quelque peu exagérés d’ailleurs, à tel point que ça en devient risible. Les rapports entre les personnages passant un peu trop facilement d’amis à ennemis et inversement. Mais on est pas vraiment là pour une psychologie fouillée des personnages et un réalisme de premier ordre…


Si on prend ce huitième épisode pour ce qu’il est, c’est-à-dire un divertissement mettant les neurones en mode pause, le contrat est toujours relativement bien rempli, même si depuis le retour en force de la saga au quatrième épisode, les cinquième (celui à Rio) et septième (celui passant par Dubaï) envoyaient plus que celui-ci. Un sur deux en somme. Avec ce numéro huit, l’inflation de budget et de spectaculaire dans les scènes de bravoure (le dernier acte élevant le n’importe quoi au sommet d’art au point qu’on ne comprend même plus qui fait quoi et pourquoi) tout comme l’ajout de comédiens pour gonfler l’affiche (Helen Mirren venue payer ses impôts ou Luke Evans dans un retour inutile) virent à la pantalonnade. Plutôt plaisante cela dit.


La première scène à Cuba fait pourtant craindre le pire. On y retrouve tous les mauvais côtés périmés et sexistes de la saga, des filles à moitiés nues filmées en contre bas en passant par une course-poursuite sans queue ni tête ou des seconds rôles jouant terriblement faux. Quant à la dernière partie dans une Russie glacée, elle fait penser à une mauvaise série B des années 90 gonflée aux dollars. Mais entre deux, l’intrigue sait se faire palpitante et certains passages sont très réussis. On retiendra tout particulièrement le segment à New York où les voitures se conduisent toutes seules, preuve du savoir-faire de F. Gary. Gray (« Braquage à l’italienne ») dans les courses automobiles. Et il faut avouer que Charlize Theron se fait plaisir et nous avec dans un rôle de méchante plutôt réussi. Alors on se marre, on en prend plein les yeux à certains moments et on attend le suivant qui sera sans doute plus réussi.

JorikVesperhaven
6

Créée

le 13 avr. 2017

Critique lue 280 fois

Rémy Fiers

Écrit par

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