Si la devise de Fast & Furious 8 reste « toujours plus loin, plus haut, plus vite, jusqu’au bout de l’extrême limite » histoire d’en donner pour leur fric aux fans, la générosité légendaire de la franchise pâtit cette fois-ci d’une exécution moins virtuose que par le passé. Les scènes d’action sont moins lisibles et donc fatalement moins spectaculaires que dans les précédents volets malgré de vraies bonnes idées, par exemple lors de l’échappée new-yorkaise de notre joyeuse tribu.
Côté scénario, ça se gâte aussi. De façon assez ironique, le retour des courses de voitures et du mythique kit NOS coïncide avec le premier film de la saga en pilotage automatique. La faute à des enjeux dramatiques toujours aussi tartignoles mais cette fois sans aucun poids scénaristique à la différence de la mort de Han par exemple. Un peu comme si tout le monde faisait relâche après avoir réussi la sortie de Paul Walker.
Le point fort de Fast & Furious 8, c’est Jason Statham dont le personnage totalement repensé (pas forcément de façon très cohérente mais bon) emporte l’adhésion grâce à un enthousiasme communicatif particulièrement réjouissant. Notre buveur de thé favori steals clairement le show et bénéficie des meilleures scènes du film comme la plupart de ses partenaires, il est clairement là pour se la kiffer, bien conscient qu’il tourne dans un délire de gomme et d’acier.
Le seul qui n’est pas là pour rigoler, c’est Vin Diesel. Et D.ieu que c’est embarrassant. L’acteur au regard de veau le plus célèbre d’Hollywood joue dans ce joyeux Barnum pyrotechnique comme s’il s’agissait d’une tragédie grecque, entraînant dans son petit drame à lui Michelle Rodriguez et Charlize Theron. Conséquence : ils semblent tous les trois tourner un autre film que le reste du cast, et pas un bon, autant le dire tout de suite.
Quant à Charlize Theron justement, son personnage est nul. Ni convaincant ni charismatique et encore moins badass, il vient fragiliser l’arc narratif de cette nouvelle trilogie sensée conclure la saga.
Alors qu’on se posait la question avec enthousiasme à la fin des précédents films, le « qu’est-ce qu’ils nous réservent pour la suite » est désormais teinté d’une certaine inquiétude.