J'ai vu plusieurs fois la bande-annonce de ce film à sa sortie, mais l'angoisse qui en ressortait me glaçait le sang et je ne me sentais pas capable d'aller voir ce film, ayant pourtant adoré Léviathan, qui d'une autre manière m'avait marqué, me plongeant dans un océan de mélancolie. Je savais à quoi m'attendre de la part de Zvyagintsev, et c'est bien cela qui m'inquiétait.
Mais finalement, lors d'un voyage à Vienne, je me retrouve dans un café-cinéma, où là dans 20 minutes ils le passent, Loveless en version originale, sous-titrée en allemand. Aller c'est l'occasion, si ce film m'a suivit 6 mois après jusqu'à Vienne, c'est que je dois le voir!
Alors je l'ai vu. Et entendu. Et ressenti. Je comprends assez l'allemand pour suivre la trame de l'histoire et les dialogues sans problème, mais je comprends surtout qu'au fond, là n'est pas la question de ce film. Mais, comme chanterait Léo Ferré, la solitude... Du jeune garçon, de son père, de sa mère, de leurs nouveaux compagnons respectifs, de cet enfant à naître,...
Le son, la musique, l'image, les couleurs, les décors, la contruction de cet univers d'angoisse et de solitude, d'amour refoulé plus que de faute d'amour. Et d'ailleurs faute d'amour ou bien faute d'aimer finalement?
On ne le retrouvera pas, l'amour, il court, il court, dans les prés, dans sa doudoune et le sac sur le dos, il veut vous échapper, vous ne l'aurez, non pas lui.
Et tout est dépeuplé.