Précaire, la vie

J'ai regardé Qui vive en deux fois, et j'ai eu l'impression de regarder deux films différents. Le premier, qui ne m'a pas trop plus au début, que je trouvais simpliste et ennuyant, est le quotidien d'un homme qui retourne vivre chez ses parents dans une cité de province, qui retrouve ses vieux potes, qui prépare le concours d'infirmier et qui travaille en tant que vigile dans un centre commercial. Le second, qui m'a totalement embarqué, devient un drame, une leçon d'acceptation des autres et de soi-même . Si dans la première partie, j'ai eu parfois le sentiment que les dialogues sonnaient faux, j'ai compris dans le deuxième que c'était plutôt la vie qui sonnait faux.
Alors comment bascule-t-on du premier au deuxième ? On ne saurait pas trop l'expliquer, un peu comme Chérif n'arrive pas à expliquer à Jenny ce qu'il s'est passé. La première partie est en fait nécessaire à la seconde, et on le comprend au fur et à mesure. Ce film ne tient pas à grand chose, un peu comme la vie, et je l'ai trouvé (le film, mais la vie aussi !) extrêmement émouvant, au final.
Reda Kateb est magnifique, il a une manière d'intérioriser et d'incorporer les émotions de son personnage très touchante.