La renaissance du biopic ?

Alléluia ! Il aura fallu attendre quasiment 50 ans pour que l'événement le plus mémorable de l'Histoire soit conté, que dis-je, sublimé sur grand écran. Et nous pouvons être fiers d'avoir patienté car cette fois-ci c'est fait, et de quelle manière !

Ce n'est que mon humble avis de bébé cinéphile, mais après avoir vu un certain nombre de biopics, j'avais la sensation que ce genre ne permet pas aux réalisateurs de s'exprimer pleinement, à la manière de Winding Refn ou de Dolan. Et jusqu'à hier soir j'avais assimilé le biopic à un récit certes de qualité mais sans saveur particulière, (je pense notamment à Pentagone Papers).

Alors quelle ne fût pas ma surprise après ces 2h20 en avant-première ! Non seulement le biopic peut avoir du coeur mais il peut nous transpercer de joie et d'espoir. Ce film est une véritable louange à la vie humaine, en ces temps de doute quant à l'avenir... Il nous rappelle de quoi sont capables les femmes et les hommes quand ils se fixent des objectifs. C'est un film qui sera cité par les professeurs quand ils parleront de Neil Armstrong à leurs élèves, ce sera le film de référence sur la conquête spatiale ! Et si un film d'une telle qualité est transmis à travers les générations c'est tout bon pour le cinéma !

Pour rentrer plus dans les détails, il faut garder à l'esprit que ce n'est pas le récit du premier vol habité vers la Lune mais bien une adaptation de la biographie de Neil Armstrong. Et cela a son importance car j'ai entendu des gens se plaindre de longueurs, notamment sur les parties d'avant 1969. Mais ces moments ont toute leur importance pour cerner qui était cet homme. Et qui de mieux pour interpréter un homme simple, calme et réfléchi que Ryan Gosling ? Si le film est centré autour de lui, celle qui crève l'écran de toute sa voix et de toute sa prestance c'est Claire Foy ! Criante de vérité, elle dépeint la vie de ces femmes qui pouvaient se retrouver seule du jour au lendemain mais qui n'en étaient pas moins vitales pour Armstrong et ses pairs. Pour le reste ce sont des visages connus qui peuvent s'exprimer sans toutefois dépasser leur rôle.

Damien Chazelle, les oreilles vibrant encore au son de la batterie ou de la comédie musicale, change complètement d'univers tout en gardant une place majeure à la musique, remarquablement composée par Justin Hurwitz (La La Land et Whiplash). Concernant l'image, c'est très soft pour les scènes "sur Terre" mais les passages dans l'espace et dans les fusées sont presque aussi vibrants que la caméra . Et alors la séquence absolument grandiose sur la Lune...

Bref, beaucoup de mots pour dire au final que Damien Chazelle fait partie des grands, que Claire Foy a déjà commandé son Oscar, que le biopic n'est pas soporifique, et que First Man est un film qui compte pour hier, pour aujourd'hui et pour demain !