En français ça s’appellerait « Cinq ».

Sinon, qu’est-ce que ça raconte du côté de la comédie française par et pour les jeunes ?


Pas grand-chose, ma foi.
La fuite en avant est éperdue – dès ce titre - derrière le grand frère ricain, qui semble avoir traumatisé une génération entière depuis la scato des Frères Farelly le sexe cru d’Apatow et les excès en tout genre des Very Bad Trip.


On vous remixe tout ça dans un premier film dont le manque d’originalité semble être la condition première pour rallier à sa cause un public formaté. Herbe, sexe, amitié, caméo foncedé, ode à l’amitié sur fond Friends (assumé au point qu’on le cite explicitement) se déroulent dans une suite de sketches souvent inutiles, parfois embarrassants.


Ce qui étonne un peu, c’est la lucidité avec laquelle on reconnait toutes ses limites : ces potes « jouent à » et le savent. Aux dealers, aux branchouilles, au verlan, aux vulgaires, sans que personne ne soit vraiment dupe. La pose est permanente, et seul le duo Niney/Civil (déjà l’unique personnage potable dans le très pénible Made In France) s’en sort sur quelques séquences qui peuvent, dans leur écriture et leur jeu, arracher quelques sourires. Les autres sont des potiches de TF1, joliment éclairées, sans aucune substance ni un quelconque potentiel comique.


Pot-pourri, encore, cette esthétique directement issue des séries, avec twists en carton et musique electro-mainstream dans l’air du temps, pour un résultat clipesque et stériles à grand renforts d’ellipses par raccords dans l’axe ou de sommaires foireux, notamment sur une atroce caméra subjective via les yeux d’un chien, oui, oui, un chien.


Bref. Entre les séries, les formats brefs et la comédie à papa (dans laquelle on s’inscrit tout de même, entre « Je visite la vieille pas seulement parce que je lui vend de l’herbe », « je tringle la planète mais je rechercher l’amour » et « je crains de m’engager parce qu’en fait je n’ose pas te dire que je suis enceinte et amoureuse de toi »), on ne sait plus trop sur quel pied danser, et c’est peut-être pour cette raison qu’on l’a utilisé pour filmer cette comédie, comme tant d’autres, en tout point dispensable.

Sergent_Pepper
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le 12 août 2016

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