Oscar du meilleur film, Oscar du meilleur réalisateur, Oscar du meilleur acteur, Golden Globes du meilleur film dramatique, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur, entrée dans la bibliothèque du Congrès grâce à la National Film Registry ... "Forrest Gump" est un film à superlatifs.
Le plus grand rôle de Tom Hanks ? Peut-être. Pourtant, la filmographie de l'acteur rivalise de chefs d'oeuvre dans lesquels il brille toujours. Il y apporte à chaque fois une humanité qui est très rare à Hollywood. "Forrest Gump" ne fait pas exception. Au contraire, cette humanité est encore plus poussée qu'ailleurs parce qu'elle irrigue le film jusque dans sa raison d'être : on sent que l'intention du scénariste, du réalisateur et de l'acteur principal était de transmettre un message d'amour du genre humain, tout en ne fermant pas les yeux sur ses côtés sombres.
Le choix de revisiter une partie de l'histoire de l'Amérique à travers les yeux d'un simplet y fait beaucoup. On ne rigole jamais de Forrest Gump mais de l'absurdité de certaines situations pour cet homme. Et c'est en cela que l'oeuvre parvient à être touchante, même pour un coeur endurci comme le mien : ils ne trichent pas, ils n'exagèrent rien, ils portent simplement un regard bienveillant mais lucide sur les Etats-Unis des années 60 et 70, et notamment sur l'absurdité de la guerre du Vietnam.
La partie consacrée à cette guerre, justement, est l'une des plus intéressantes parce qu'elle n'épargne pas le spectateur : du sang, de la violence, et de l'amour se mélangent à l'écran. Forrest Gump voit des horreurs mais ne les comprend pas et reste donc égal à lui-même malgré tout ce qui se passe autour de lui.
Je pense que c'est cela qui a inscrit ce film au panthéon du cinéma et qui plaît tant aux gens. Les films d'une telle humanité, d'une telle sincérité sont rares et ils font chaud au coeur.