Maîtrisé mais sans saveurs
Foxcatcher était l’un des films les plus attendu en ce début d’année 2015, nominé dans 5 catégories pour la cérémonie des oscars il ne régala pas par son box-office mais reçu un grand accueil de la presse et des spectateurs en général.
Biopic sur la maison Foxcatcher et plus particulièrement Mark Schultz, l’intrigue raconte les déroulements de son entrée chez Foxcatcher jusqu’à sa sortie. Lutteur professionnel médaillé, entrainé par son frère Mark, décide de bénéficier des services de John Du Ponts pour réussir son entrainement pour ses futures médailles en échange de quoi il faisait la promesse de faire tout son possible pour rendre les Etats-Unis vainqueur des différentes compétions.
D’un point de vue technique le long métrage est une réussite en tout point, la réalisation est inspirée, la photographie impeccable, rien n’est à critiquer encore une fois, un travail professionnel comme les biopics à oscar ont l’habitude de le faire. Là où Foxcatcher en vient véritablement à décevoir c’est dans son script. Bien que le climax de fin et que les combats soient intenses, l’interrogation de savoir en quoi l’histoire mérite une adaptation cinématographique est constante. Certaines scènes ne sont là que pour combler et n’en décollent jamais réellement le rythme qui le mériterait, on subit l’impression que l’intégralité n’a eu d’intérêt historique que pour sa fin et ceci malgré un traitement psychologique intense mais bien trop redondant. Tout n’est pas à jeter non plus, certaines scènes démontrent des talents hors norme, grâce à une direction artistique soignée et une totale mise en valeurs des personnages. Foxcatcher est définitivement un film d’acteurs, tout est fait pour les mettre le plus en valeur possible.
En utilisant le trio Tatum, Ruffalo et Carrel, l’œuvre n’en devient que plus intéressante, chacun d’eux signe une performance exemplaire, notamment grâce à l'audace de sortir de leurs rôles quotidiens. Là où Carrel s’était montré en grande partie dans la comédie et Tatum dans le blockbuster, les deux viennent montrer à quel point ils sont de grands acteurs capables de jouer une palette de rôles bien plus variée qu’ils ne laissent présager. Qui aurait parié il y a quelques années que le jeune Tatum délivre une telle prestation ? Peu de personnes j’en ai bien peur. Ça ne s’arrête pas à leur talent, leurs changements physiques dénoncent un engagement total au long-métrage.
Leur réussite n’est pas exemplaire seulement grâce à leurs prestations mais aussi grâce à un travail sur le maquillage exceptionnel, le trio d’acteurs à subit un modelage du visage qui les rends méconnaissables aux yeux du grand public. La récompense du meilleur maquillage est assurée et serait amplement méritée.
En reste une bande sonore discrète mais efficace qui sait choisir les moments propices aux envols des émotions mais qui aurait certainement méritée un plus grand thème iconique.
En conclusion, Foxcatcher est un bon film qui réussit grâce à une technique et une vision artistique impeccable mais qui ne décolle jamais réellement à cause d’un scénario qui manque de contenu et d’audace.
