Pôv petite fille riche

Agacée. Je suis sortie très énervée après avoir vu France. Pourquoi ? Parce que je croyais y trouver une satire de la course à l'audience des chaînes d'infos. De pavé dans la marre annoncé, au final il s'agit de quelques coups d'épée dans l'eau. Flop. Parce que l'héroïne qui passe de vedette adulée à "je deviens une chouineuse qui pleure sur l'humanité que je viens de rencontrer", c'est un peu court. Léa Seydoux est une excellente actrice. On lui demande de faire du factice elle le fait. Très bien. Tout est faux dans son jeu. Si c'est ce que voulait Dumont, c'est réussi. Il nous raconte l'histoire d'une dépressive qui aurait pu évoluer dans n'importe quel milieu. Elle adore son métier s'y consacre totalement, du coup elle passe à côté de sa vie privée, est odieuse avec son mari (un écrivain médiocre) et son fils (un rebelle, le plus normal des personnages du film). Elle vit dans un décor théâtral immense et oppressant, est habillée par les plus grands couturiers, un défilé permanent.
L'attribut de cette icône est le rouge à lèvres écarlate qui lui va si bien et qu'elle n'oublie pas lors de ses reportages sur les scènes de guerre. Car elle réalise l'exploit de commenter sur le plateau ses propres reportages. Du grand art ! Il faut dire que les équipes autour d'elle, en reportages ou en studio sont complètement dévolues à sa notoriété, des exécutants ridicules. Quant à Blanche Gardin (qui nous fait du Blanche Gardin et c'est bien) tient le rôle de l'assistante démoniaque qui entretient la démesure de sa patronne et compte ses likes. Un personnage qui aurait pu être plus étoffé.
Au final, l'ensemble est poussif, rien n'est abouti. France ne m'a pas ému une seule seconde. Et je ne sais toujours pas s'il faut en rire ou en pleurer.