Frankenweenie
6.6
Frankenweenie

Long-métrage d'animation de Tim Burton (2012)

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Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout Alice et Dark Shadows), j'avais été copieusement invité à le faire. C'est dire dans quel état d'esprit je me suis dirigé vers Frankenweenie, dont je ne suis pas très friand du court métrage original qui plus est.

Me voilà donc affublé de ces affreuses lunettes 3D qui, je le sais, ne serviront à rien. En fait, c'est pire : non content d'être inutiles, elles viennent assombrir un noir et blanc impeccable et digne du grand Burton de Vincent et Ed Wood. "Ce n'est là que quelque hasard heureux" dis-je, "rien que cela et rien de plus".

Passé un petit clin d'oeil cynique à cette 3D justement, le film commence doucement, pour ne pas dire lentement. Je le reconnais volontiers, Burton a su faire preuve d'audace en proposant un film en noir et blanc chez Disney, mais je ne peux m'empêcher de repenser à la citation de Woody Allen ("Hollywood ? C'est une usine où l'on fabrique dix-sept films sur une idée qui ne vaut même pas un court métrage") poussée ici à son paroxysme.

Et voilà que la claque arrive : après avoir croqué quelques gamins dignes de la petite boutique des horreurs, Burton vire dans le fantastique pur mais tendance un peu effrayante pour les petites têtes blondes. Pas possible, je dois rêver. Mais non : Frankenweenie vient de prendre, au détour de son clin d'oeil à Frankenstein, possession de sa véritable personnalité.

De là, le film va progressivement virer de Disney à l'hommage tendre et sincère au cinéma bis que Burton affectionne, avec ces monstres petits et grands (clin d'oeil à Godzilla) non sans renier un humour noir permanent. Et sans que je m'en rende compte, me voilà en train de sourire de revoir Tim Burton, génie défunt, revenir à la vie sous mes yeux. Son film est drôle, intelligent, digne de ses grands thèmes visuels et narratifs, et si on ne nous épargne pas la bonne morale à la fin, Disney oblige, on doit bien se rendre à l'évidence que le film est, à défaut d'être inoubliable, un vrai moment burtonien comme on en attendait depuis Sleepy Hollow.

Bon retour parmi les vivants, monsieur Burton.
Cinemaniaque
8
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le 21 oct. 2012

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