Le seul Haneke qu'il m'est été donné de voir et c'est un choc visuel. Le rythme de narration est lent. Hors-cadres et plans longs créent une atmosphère singulière, personnelle, intimiste, malsaine voire dérangeante. Cercle vicieux de violences, drôles de jeux malsains de fils semblant être de bonne famille, violence gratuite et plaisir de faire souffrir. La suggestion de Haneke est efficace, on comprend davantage qu'on ne voit et cela provoque un frisson de réalisme qui glace le sang. Certaines scènes sont d'une intensité dramatique poignante, d'autant plus que les acteurs sont excellents et d'une justesse rare, comme {spoilers]
le long silence suivant la mort du fils et le cri de douleur du père ou encore, quand la mère est ramenée ligotée dans la maison de l'horreur après une tentative de fuite ratée.
Un point de détail m'a fait sortir du film. Je n'ai pas du tout accroché aux apartés. Le petit clin d’œil, le regard caméra, le dialogue avec le spectateur... cela m'a gênée. Au lieu de m'immerger dans le film, cela m'a rappelé que je regardais une oeuvre de fiction. Ca m'a ramené à ma réalité et a brisé toute intensité dramatique. Je voulais simplement m'immerger dans un film, je n'avais aucune envie d'être prise à partie par un acteur. Ca peut être drôle dans une comédie, là, ça casse juste l'ambiance.