Tout commençait pourtant de manière si paisible... Des devinettes bucoliques sur la route des vacances dans le break familial... Et puis la musique de John Zorn vient dynamiter cette atmosphère à l'eau de rose.
Les deux énergumènes aux gants blancs se font rapidement remarquer, puis instaurent ce climat perturbant qui va s'amplifier, évidemment. Tout est une question de jeu, de provocation gratuite. La famille prise au piège prend alors le rôle de pions, de marionnettes que le duo va torturer avec grand plaisir...
La tendance incessante qu'ont les ravisseurs à rester distants, presque sereins, perturbe encore plus la psychologie des "otages". Une sorte de professionnalisme, alors qu'au fond ce ne sont que deux pauvres gamins sadiques. Les apartés face caméra, pour faire participer le public, ne sont qu'une autre preuve du déroulement quasi "jeu télévisé" de ce film. Du coup, le voyeurisme s'en mêle, comme on pouvait s'y attendre.
Bref, ici tout est gratuit. D'autant plus que le réalisateur garde un aspect détaché, comme avec ce plan séquence de plus de dix minutes après le meurtre : le malaise s'instaure. La caméra se détourne souvent des scènes insoutenables, mais la douleur n'en est que plus intense... L'action est suggérée, le son est toujours là, on ne sait pas vraiment ce qui se passe... Bref, c'est encore plus vicieux.