Chris (Daniel Kaluuya) et Rose (Allison Williams) sont amoureux, ce joli couple mixte, elle blanche, lui noir vivent le parfait amour depuis quelques mois. Chris, jeune photographe talentueux, orphelin de mère depuis très jeune, n’a pas connu son père. Alors quand Rose lui propose un week-end à la campagne pour faire la connaissance de sa belle-famille, Chris ne se sent pas très rassuré et pour le coup, le spectateur non plus. Jordan Peele banalise d’entrée de jeu, ce jeune couple mixte comme il en existe des milliers dans une Amérique post-Obama encore démocrate. Avant leur départ, Rose et Chris confient leur chien à Rod (Lil Rel Howery), ami d’enfance de Chris dont les réticences par rapport à ce week-end rappellent l’un des principes fondamentaux de tout film d’horreur qui se respecte à savoir : mettre en garde les protagonistes par le biais d’un quidam, des dangers qui les attendent. «Get Out» n’échappe pas à la règle. Dès l’arrivée chez les beaux-parents, le malaise s’installe, sournois, invisible. Dean,le père (Bradley Withford), chirurgien neurologue et Missy, la mère (Catherine Keener) psychiatre accueillent Chris à bras ouverts. Toute cette sympathie semble artificielle, l’inconfort s’accentue quand Dean présente à Chris ses domestiques noirs aux comportements étranges. Petit à petit, Chris perd pied, la peur l’envahit et la réception organisée par les parents de Rose n’arrangera pas les choses. Durant 1h40, Jordan Peele va jouer avec nos nerfs en transformant sa réflexion sociale en véritable suspens parano dans une deuxième partie absolument glaçante. «Get Out» n’est pas un film sur le racisme (difficile d’en parler sans spolier) mais c’est un véritable pamphlet contre une Amérique bien pensante attisant toujours la haine en stigmatisant une communauté au détriment d’une autre. Avec «Get out», Jordan Peele synthétise «Les femmes de Stepford» avec la «Blacksploitation», cela donne un mélange bienvenu dans le paysage cinématographique du moment.

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le 25 mai 2017

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