En visionnant le film, je me préparais à une version édulcorée(il arrive souvent d'être heureusement surprise quand on s'attend au pire), mais là, c'est vraiment tomber de déceptions en trahisons, pompages, mauvaises copies pour arriver à vider toute la substance de l'original et le ramener à du déjà-vu dans plein d'autres films. Cela commence par un cerveau implanté dans un corps artificiel Tiens, bizarre, ça me rappelle quelque chose. .. Mais pas Ghost in The shell! Eh non! Matoko a été cybernétisée avant sa naissance, elle n'a jamais eu de corps, c'est ce qui fait sa singularité et la force de son ghost. Lui donner un passé de chair qui-plus-est de militante anti-cybernétique c'est la dénaturer et l'amoindrir, c'est donc une amnésique qui cherche ses souvenirs comme si la mémoire d'une ancienne vie était le Ghost. On passe à côté là: La vraie Matoko est humaine sans avoir jamais eu de corps. On lui a implanté de faux souvenirs... Tiens! ça c'est arrivé dans la série originale! mais ça débouchait sur de toutes autres réflexions sur l'identité. Et ainsi de suite, j'ai reconnu des scènes, des situations et même des dialogues provenant des films et des animes qui tombaient là au milieu, hors contexte! L'univers du film est calqué visuellement sur les originaux, mais on dirait qu'il existe une séparation entre l'humain et la cybernétique mal acceptée(toujours cette dualité). Le monde de Ghost in the Shell est un univers où tout est connecté, Les gens sont quasiment tous cybernétisés, les machines ont des IA très élaborées, le cyber-espace baigne la réalité, les gens s'y rencontrent, dialoguent, font l'amour, font l'expérience de nouvelles sensations, des personnalités émergent des réseaux virtuels sans le support d'un corps.Dans le film, il n'y a guère de cyborg, ou de machines intelligentes, ainsi, certaines scènes tombent à plat(celle du réseau de cerveaux humains piratés), je n'ai pas perçu dans l'univers du film ce contexte où la réalité est virtuelle autant que charnelle, l'omniprésence du cyber-espace, l'éclatement des frontières.

Et puis, la section 9, c'est Le major qui en a choisi chaque membre et pas au hasard. Là, elle y est parachutée, ce ne sont que des figurants sans consistance... Bon, passons, ils n'avaient pas le temps de tout traiter et pourtant, ils ont emprunté des scènes entières des films et des épisodes de la série, ce qui constituait des histoires différentes se retrouve là, mixé, pelle-mêle dans une totale confusion et privé de sève. Pourquoi ne s'être pas contenté d'imaginer une histoire? ou d'en conter une? Tout me semble survolé. Et le pompon c'est la scène où elle rencontre le simili-Kusé(pot-pourri de plusieurs personnages), elle l'a aimé: souvenirs retrouvés, amour, vengeance... et nous voilà en terrain familier, voire éculé, facile à comprendre, facile à s'identifier, maintes fois vu, elle est humaine(elle est américaine), elle retrouve ses souvenirs, donc son identité et même sa maman! Tout se résume donc à la dualité corps/machine et tout finit quand sa mémoire accepte son corps. Alors c'est ça le Ghost? Déception.... Du déjà-vu dans plein d'autres films, rien de neuf: comme si les souvenirs d'une vie humaine suffisaient à construire la personnalité de Matoko, comme si son passé de chair faisait son identité! Elle ne se résume pas à ça, elle n'en a pas besoin( apparemment certains on pensé que le public lui, avait besoin qu'on lui simplifie les choses). Alors qu'en est-il du Ghost?
Mieux vaut revoir les films et la série!
La vraie Matoko qui n'a jamais eu de corps, n'a pourtant aucun doute sur la présence de son Ghost, totalement immergée dans son présent où cybernétique et chair sont indissociables baignés dans un flux constant d'échanges de données, chaque film et épisode en explore la densité, s'interroge sur sa substance et repousse ses limites dans un monde où l'âme n'est plus l'apanage des charnels, les frontières entre virtuel et matériel s'étant dissoutes.

boomba
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le 18 août 2017

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