Les aventures de James Bond : Le crabe aux pinces d'or


Ma chère petite, il y a des choses qui ne se font pas, telles que de boire du Dom
Pérignon 55 à une température au-dessus de trois degrés et écouter les Beatles sans
boules Quiès.



Pour le troisième épisode des aventures de l'agent 007, Terrence Young après avoir réalisé James Bond contre Dr. No et Bons baisers de Russie cède finalement sa place au cinéaste Guy Hamilton qui avec Goldfinger va présenter ce qui s'apparente pour pas mal de monde au premier '' véritable '' film de James Bond. Une considération tenant dans le fait que l'on retrouve l'ensemble des codes définissant l'agent 007 entre une surabondance de gadgets, un ton ironique beaucoup plus appuyé, le tout mélangé à de l'action Bondien à travers des lieux exotiques face à des méchants charismatiques et caricaturaux, le tout accompagné par de superbes femmes. Un opus qui à défaut d'être indispensable est un film adéquat pour initier quelqu'un à l'esprit de la franchise Bond.


Pour cette mission, l'on suit James Bond (Sean Connery) à la poursuite d'Auric Goldfinger (Gert Frobe), un contrebandier arriviste qui ne rêve que de détruire l'économie occidentale afin de faire grimper la valeur de son or, auquel il voue un amour absolu. Une intrigue intéressante sans grande prétention qui amène quelques séquences savoureuses dans un ton et un style propre à la saga qui n'échappe pas à quelques absurdités et invraisemblances (comme avec la séquence hilarante où ils endorment les soldats à Fort Knox) qui heureusement sont suffisamment mineures pour ne pas trop gâcher l'expérience. On profite de quelques moments mémorables comme avec la partie de golf entre Bond et Goldfinger (c'est durant le tournage que Sean Connery apprendra à jouer au golf et en fera une de ses passions qui ne le quittera jamais), la tentative de mise à mort par le laser, la course-poursuite à voiture avec la fameuse Aston Martin DB5, ou encore la scène légendaire du cadavre dorée de Jill Masterson (Shirley Eaton).


Techniquement ce n'est pas si mal, la mise en scène en scène est plutôt habile avec des plans en contre-plongée totalement réussie pour certains comme lors de la séquence située au Canada avec un James Bond de dos qui se fait viser par un sniper alors que lui-même espionne Goldfinger. La photographie assez solide avec un montage bien structuré. Les beaux décors bien que assez modérés présentent quelques jolis plans du Canada et de Miami, toutefois je reste assez partager sur les différents costumes notamment autour des Chinois qui sont tous habillés dans des tenues traditionnelles mal adapté à l'époque du film. Heureusement la tenue traditionnelle de Bond va un peu rehausser le tout avec celle de l'homme de main de Goldfinger : " Oddjob ''. La composition musicale est démentielle. Jouer sur le générique original de Robert Brownjohn, la fameuse chanson de John Barry est superbement interprétée par Shirley Bassey. Une bande originale à succès qui aura tenu tête aux Beatles au hit-parade en 1965 et aura obtenu un disque d'or. Une réussite qui créera une véritable attente autour des autres chansons à venir pour la franchise.




  • Espériez-vous que je parlerai ?

  • Non monsieur Bond, j’espère que vous
    mourrez !



Sean Connery est une fois encore très bon, faisant preuve d'un charisme toujours plus grand avec un charme naturel et une élégance à toute épreuve qu'il rend parfaitement à travers un jeu amusant et suave. Il met ses compétences d'agent à rude épreuve entre une menace physique terrifiante et une menace intellectuelle qui vont le pousser à user de charme et d'intelligence pour se sortir de la misère et stopper les plans diaboliques de Goldfinger. Malheureusement, on regrettera une fois encore que James Bond soit spectateur des événements. En effet celui-ci échoue dans la quasi-totalité des actions qu'il entreprend (course-poursuite à voiture, évasion, sauvetage, ou encore désamorcer une bombe) et finit par être enfermé durant une longue période, pour mieux s'évader et se faire à nouveau prisonnier. Ce n'est pas grâce à lui, mais grâce à Pussy Galore que les plans de Goldfinger seront stoppés. Il faut tout de même accorder du mérite à Bond qui sera à l'origine de par son charme du changement de camp de Pussy Galore qui l'invitera à intervenir. James se rattrapera durant son affrontement contre Oddjob et contre Goldfinger. À défaut d'avoir pu contrecarrer lui-même les plans, il aura au moins éliminé les menaces.


Gert Frobe en tant que Goldfinger est un antagoniste amateur d'or atypique, naturel et vicieux. Avec sa tête joufflue amusante, Goldfinger représente à merveille le radin par excellence, une véritable pince, pire qu'une pince un crabe tout entier. Un arnaqueur impitoyable avec qui il n'est pas bon de faire affaire préférant vous éliminer que de devoir vous payer. Les enjeux entourant Goldfinger fonctionnent superbement et font sens au personnage. J'ai trouvé réussi la dualité qui l'entoure avec James Bond qu'il méprise tout du long. La séquence où Goldfinger fait mouvoir son repère secret m'a fait délirer. Pour l'anecdote, pour la sortie de Goldfinger en Israël, un scandale éclata autour de Gert Frobe qui aurait été membre du parti nazi durant la deuxième Guerre mondiale, élément qui s'avérera n'être qu'une mauvaise rumeur.
Harold Sakata pour Oddjob l'indestructible homme de main lanceur de chapeaux mortel est tout bonnement génial. Oddjob offre une terrible menace physique à Bond, et seront tous deux à l'origine d'un combat final culte particulièrement éprouvant pour 007. Deux antagonistes cultes pour James Bond qui dans la vie réelle seront de bons amis de Sean Connery.


On fait le plein de Bond Girls avec Shirley Eaton pour Jill Masterson, Tania Mallet pour Tilly Masterson, et Honor Blackman pour Pussy Galore. Une chose est sûre c'est que ce sont trois magnifiques femmes. Les deux sœurs Masterson, toutes deux liées à Goldfinger affectent Bond d'une manière tragique en étant celles qu'il ne peut pas sauver. Des victimes qui ajoutent un peu plus de noirceur à l'ensemble. J'ai beaucoup apprécié ces deux personnages. Pussy Galore, la Bond Girl principale et intéressante de par son caractère bien trempé qui en fera voir de toutes les couleurs à Bond. Troisième apparition pour Bernard Lee en tant que M, et Lois Maxwell en tant que Miss Moneypenny qui comme d'habitude joue de taquinerie sexuelle avec Bond qui s'amuse inlassablement à jeter son chapeau sur le porte vêtements, même si ici c'est Moneypenny qui le lance. Deuxième apparition pour Q incarné par Desmond Llewelyn que l'on voit enfin pour la première fois dans son QG de conception. Pour ce film Q se fait extraordinairement plaisir en livrant une panoplie de gadgets dont de la fameuse Aston Martin DB5 truffé d'armes en tous genres avec le fameux siège éjectable. Première apparition pour Cec Linder pour l'agent de la CIA Felix Leiter, que j'ai trouvé totalement dispensable.





CONCLUSION :



Goldfinger de Guy Hamilton en tant que troisième aventure de James Bond est un film d'action/espionnage très sympathique offrant un spectacle des plus divertissants dans lequel on retrouve des personnages savoureux incarnés par des comédiens aux tops. Une œuvre imparfaite avec quelques éléments grotesques à la composition musicale parfaite dont on ressort malgré tout ravi et conquis.


Goldfinger fait office de socle principal aux codes de l'agent 007 et portera par la suite l'ensemble des autres opus de la saga, rien que pour cela il mérite une considération supplémentaire de ma part, c'est pourquoi, au lieu de lui mettre un 7 je lui mettrai un 8.




  • Et Pussy ?

  • On a substitué au gaz mortel un produit
    inoffensif, grâce à elle. D’ailleurs pourquoi a- t-elle alerté Washington ?

  • Oh… J’ai réveillé son instinct maternel
    refoulé.


B_Jérémy
7
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le 27 août 2021

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