Un film poseur qui n'a rien à raconter

Good Time est le genre de film qui a déjà été fait 100 fois, en mieux depuis A bout de souffle. En essayant sans succès de se donner une atmosphère des films des années 70s, ces 1h40minutes passent avec une lenteur des plus exhaspérantes, tandis que Connie, un braqueur looser, se perd dans New York pour sauver son frangin.

Les scénaristes ont pourtant mis du temps à bricoler un script bien rythmé en rebondissements et en péripéties qui peuvent arriver à un fuyard dans la nuit new yorkaise, mais le film donne surtout l'impression de courrir après un oscar pour Pattinson. Ce dernier a coché toutes les cases de l'actor studio à la recherche des louanges des critiques, en se faisant pousser la barbe, s'habillant en "pauvre" et en se teignant en blond avec un accent new yorkais dégueulasse.

Le film est d'autant plus excécrable qu'il prend pour prétexte le frère du héros avec ses problèmes mentaux, comme une cause à un drame familial sans inspiration et sans motivation et un message poseur sur l'Amérique, quant au final, il s'agit davantage de voyeurisme. Filmer des séquences de thérapie de groupe ou chez le psychiatre ne suffit pas à "aller au fond de la famille et de la psyché américaine au travers du handicap".

On rajoutera à ce cocktail une musique techno-electro pas inspirée et rébarbative, un scénario qui ne s'assume pas, en abandonnant des personnages en cours de route après les avoir construits, en rajoutant de grossiers flashbacks de persos secondaires qui n'apportent rien à l'intrigue, un générique qui arrive comme un cheveu sur la soupe après 20 minutes de films, des gros plans poseurs alternés à des moments de caméras à l'épaule pour faire film d'auteur, et une chanson d'Iggy Pop pour cacher le manque de talent des réalisateurs.

Non, clairement, les quelques bonnes idées de scénarios ne suffisent pas pour compenser un film snob qui tente de se la jouer polar urbain.