Look at the road, Tony.

J'attendais un film suffisamment incroyable pour refaire une critique, le voilà !
Alors Green Book c'est quoi ? Avant toute chose, c'est deux acteurs principaux qui n'ont plus rien à prouver.
C'est aussi inspiré d'une histoire vraie, l'histoire du vécu de l'apartheid du côté d'un blanc en phase avec son temps, un peu simplet (mais quand même bien badass) et d'un noir qui ne ressemble pas à l'idée qu'on se fait de "ces gens là" à cette époque.

Pourquoi c'est bien Green Book ? Parce que son histoire rappelle habillement l'injustice subie par les noirs américains dans les années 60 tout en nous proposant le voyage physique et intellectuel d'un blanc qui découvre un tout autre monde, un auquel il n'avait jamais été confronté.
Ce genre d'amitié au cinéma est rare, sans parler du sujet, il y a vraiment un échange intéressant et un respect puissant qui se crée ici.
Le personnage de Don Shirley est particulièrement symptomatique car il regroupe plusieurs minorités en lui-même :

C'est en cela que ce film est bouleversant, Don n'appartient à aucune classe existante, il n'est l'ami, le proche de personne, sa solitude est culturelle et sociétale. Quel courage cet homme a dû avoir pour surmonter (et même provoquer) un tel voyage ! Ce film montre que certain artistes ont la conviction que l'art peut, doit transcender le monde pour le faire évoluer vers la tolérance et la mixité.

Une très belle surprise !