Après un deuxième volet qui clôturait sans fioriture l’arc narratif de Michael Myers, « Halloween III » se passait du célèbre boogeyman pour tenter une intrigue originale. Un choix qui a déplu, si bien que « Halloween 4 » ressort le tueur invincible du placard, se positionnant comme la suite directe de « Halloween II ». Un choix étonnant, car 7 ans se sont écoulés depuis la sortie de celui-ci, et surtout une flopée de teen-slashers médiocres qui ont rendu le genre totalement obsolète. Rappelons que la même année sortait également le 7ème Friday the 13th, et le 4ème Nightmare on Elm Street !


Les événements du film se déroulent donc 10 ans après ceux des deux premiers volets. On comprend que le Dr. Loomis et Michael Myers ont miraculeusement survécu au brasier de l’hôpital. Un peu difficile à avaler, mais côté film d’horreur on a déjà vu largement plus je-m’en-foutiste comme postulat ! Michael Myers est dans le coma, et lorsqu’il apprend qu’il a une nièce, il s’échappe et provoque un nouveau massacre pour la retrouver.


Exit le personnage de Jamie Lee Curtis, éliminée par le scénario. Il faut dire qu’à l’époque, l’actrice s’était établie une solide réputation et avait réussie à casser son image de scream queen abonnée aux teen-slashers. Pas de surprise qu’elle ait alors refusé de participer à nouveau à la franchise « Halloween » ! Chose amusante, elle sera ré-intégrée dans le 7ème volet, celui-ci effaçant par rétro-continuité les « Halloween » 4, 5, et 6… Puis dans le « Halloween » de 2018, celui-ci effaçant toutes les suites et les remakes de la franchise (vous suivez ?).


Mais alors, que vaut ce retour de Michael Myers ? Et bien pas grand-chose ! La mise en scène est plate à souhait. L’intrigue est sans intérêt, n’apportant rien de plus aux personnages. La fameuse nièce n’est qu’un lièvre scénaristique de bas étage, justifiant des tueries violentes. Mais surtout, le traitement de Michael Myers est raté. Traité comme une ombre implacable et maléfique dans les deux premiers volets, il est ici un tueur invulnérable et impitoyable, s’approchant façon terminator silencieux, se téléportant au gré du scénario, et alignant les morts de manière poussive. Le tout porté par une musique peu inspirée, qui réutilise le thème de John Carpenter jusqu’à plus soif.


Quelques tueries font tout de même leur petit effet, et on apprécie de revoir Donald Pleasence (même s’il commence clairement à fatiguer). Mais ce sont de bien maigres consolations !

Redzing
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le 31 juil. 2020

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