Hard Corner, le film par Kelam
Difficile de faire la critique d'un film dont on a participé au financement (eh oui, j'ai racheté un jeu à Benzaie pour ça) et dont l'auteur-réalisateur-interprète n'a jamais caché qu'il aurait du mal à être à la hauteur d'autres productions du Web. Pourtant, je savais à quoi m'attendre. Je connais l'humour de Benzaie, son langage de charretier, et son personnage du gérant de Hard Corner est simple : bourrin, ado attardé, lâche, à la sexualité ambigüe et aux rêves mêlant consoles de salon et création délirante à la japonaise.
Le film veut raconter la genèse de Benzaie le personnage, mais il parle plus de la création du magasin, et comment, en montant son projet, Benzaie va s'affirmer et gagner son indépendance. Ambitieux, mais écrit comme une vidéo du Hard Corner : une intro dans l'enfance, une mise en situation face à des clients/patrons/agents de Pôle Emploi, réalisation d'une cassette vidéo, conclusion WTF qui permet la résolution. La structure du film est la même, elle est simplement étirée et agrémentée de scènes à l'extérieur du magasin. Comment s'étonner alors de voir la redondance des blagues pipi-crotte de nez/bewbs ? Si le jeu d'acteur et les dialogues étaient meilleurs, ça serait mieux passé, mais non... Même les caméos vocaux ne suffisent pas.
Cela dit, rendons justice à Benzaie, il y a une bonne idée, pas super originale, mais bien réalisée : Alpha-Man. Les séquences animées, par leur écriture et leur cadrage, font une très bonne parodie des dessins animés des années 80 type Musclor ou Mask, l'idée de le faire apparaître en rêve avec la voix telle qu'on l'entend dans le dessin animé (avec la qualité sonore d'une VHS) est très bien, parler avec des punchlines débiles mais qui rassurent Benzaie est intelligent... Ca, ça fonctionne super bien !
Ce film est un cadeau de remerciement aux fans, aux hardcore gamers, et à Internet. Les autres, vous ne trainez pas assez sur Youtube pour pouvoir apprécier, je le crains.