Adaptation du premier livre de la célèbre saga de J.K. Rowling, Harry Potter à l'école des sorciers est un solide divertissement bien ficelé et sans temps morts. La première heure du film est destinée à nous présenter les personnages, les lieux et toutes les informations nécessaires à la compréhension de la suite de l'histoire, Harry Potter étant l'intermédiaire, le personnage par qui le spectateur rentre dans le récit.
Chris Columbus parvient à rendre vivant cet univers proche et lointain de notre réel, ordinaire et étrange à la fois, féérique mais pourtant ancré dans le réel. Mais la principale qualité de Columbus (où du producteur David Heyman allez savoir) est d'avoir su s'entourer d'une équipe de collaborateurs solide. La musique de John Williams est excellente, la photographie de John Seale également, les décors, les costumes,... Du travail solide. Sans compter que pour donner la réplique aux jeunes acteurs, la fine fleure des comédiens du cinéma britannique est présente. On aperçoit dans des rôles plus ou moins importants Maggie Smith, Richard Harris, John Hurt, Robbie Coltrane, Julie Walters, John Cleese et surtout Alan Rickman, génial dans le rôle du sordide professeur Rogue. Formellement, la seule chose qui pêche sont les effets visuels, parfois très approximatifs.
De beaux moments qui parsèment le film : les hiboux cernant la maison, la pluie de lettres, le choixpeau ou encore Harry perdu dans la contemplation du miroir de Risèd. Mais paradoxalement, le film pêche par un trop grand respect de l'œuvre originale. S'il n'est pas sans qualités, le tout reste trop formaté et souffre d'un manque d'identité. Columbus ne parvient pas à apposer sa marque et manque d'ambition artistique.
S'il est plein de fantaisie et plus tourné jeune public que le seront les suites (l'histoire devenant de plus en plus sombre au fur et à mesure que les personnages grandissent), Harry Potter à l'école des sorciers reste un divertissement réussi même s'il manque d'ambition.