Harry Potter... Une saga fascinante. Au-delà des livres et de la qualité (inégale mais nous y reviendrons) des films, ce qui fascine est la conception d'un monde cohérent, merveilleux, intriguant, mais surtout faisant mouche auprès de tous. Quoi qu'on en pense, synthétiser un grand nombre d'influences, de Tolkien à Lucas, dans un univers où le plus grand nombre y trouvera son compte, c'est quand même très fort. Parce que oui, ce n'est pas la première fois qu'on entends parler de troll, gobelins et elfes. Mais les placer dans le contexte d'une école, où l'on apprend à les connaitre, là est l'idée de génie.

Mais tout cela est à mettre à l'actif de J.K Rowling, considérée presque comme Dieu par beaucoup de fans... Que je ne suis pas. Non, je n'avais jamais lu les livres. Situons-nous sur un plan purement cinématographique, et non sur un plan comparatif, que l'on voit malheureusement trop, entre les films et la "Bible"...

Ce qui émane à la sortie de la projection de ce dernier opus est le sentiment d'avoir assisté à un grand spectacle, dont l'intensité dramatique culmina lors des 2h qui viennent de passer. L'Apocalypse est là, et les 7 autres films ne faisaient que préparer cet affrontement. Plus ou moins longuement. Car oui, c'était quand même long parfois dans les opus précédents. Et pas toujours dramatiquement réussi. Mais ici, tout va bien. Ou plutôt mal, et on le sent véritablement cette fois : la mort est partout, la destinée va frapper, la prophétie va s'accomplir. "Mais mince, ce sont les écoliers que j'ai suivi il y a 10 ans qui sont en train de tuer... de mourir... ". Avoir été aux côtés de ces personnages pendant tout ce temps renforce considérablement le lien affectif que l'on peut avoir avec eux, et les mettre au bord de la rupture éternelle (entre eux et surtout avec le public) alimente un suspense savoureux. Non, je ne connaissais pas l'issue, et le film a réussi à me captiver. Là où d'autres échouaient.

En effet, David Yates était mal parti dans mon palmarès des meilleurs films de la saga : un "ordre du phénix" bien long et ennuyeux (s'entraîner pendant 1h30 et se battre 5 min... what a movie !), un "prince de sang-mélé" grand-guignolesque ("oui. Je suis le prince de Sang-Mélé... Mouahahahah !"). Mais le 7.1 commençait à rattraper le coup, malgré quelques excusables petites longueurs : construction des personnages ne s'attardant pas artificiellement sur les "je t'aime, moi non plus", intensité dramatique allant crescendo... Je retrouvais un peu du "Prisonnier d'Azkaban", qui reste toujours à mon sens l'épisode le plus audacieux en terme de pure mise en scène, tout en étant le plus captivant.

Et voilà le 7.2 qui commence... Dès la première séquence où l'on voit un Severus Rogue contempler Poudlard sous son nouvel ordre, je savais que l'on était en terrain définitivement plus mature que dans les précédents. La mine est grave, les enjeux importent. On ne combat plus un dragon pour le plaisir (suivez mon regard...), mais pour se sauver la vie. Nos actes ont de véritables conséquences. On se s'amuse plus. Enfin si, nous, public, on s'amuse : le rythme du film est trépidant, les rebondissements s'enchaînent, les séquences d'actions sont impressionnantes. On en prends plein la vue. Le divertissement comme support de traitement de bien et de mal, sous fond de fin du monde : il y a du Seigneur des anneaux là-dedans.

Mais attention, n'est pas Peter Jackson qui veut : là où le bas blesse, c'est concernant quelques raccourcis quelque peu gênants pour les novices. Sans rien dévoiler, certaines résolutions, importantes de surcroît, ne sont pas traitées avec logique et explications : on est certes dans un monde magique, mais si on arrive à encore se dire, dans un dernier épisode, "ah bon, on peut faire ça aussi ? Et ça aussi, c'est possible ? Bon, ok...", c'est que ça coince. Et si ça coince, on commence à se rendre compte qu'il y a des scénaristes derrière nos personnages. Ou plutôt une auteur (mais mon Dieu, que dis-je ? pardon, fan qui me lit, et prêt à crier que les films ne sont pas comme les livres...). En tout cas, c'est le job du réalisateur de faire en sorte que l'on aie pas cette impression... Mais bon, rien de grave, mais qui justifie amplement mon hésitation entre la note de 7 et celle de 8.

Mais le 8 l'a emporté. Car Poudlard va me manquer.

J'y emmènerai mes enfants. C'est sûr.
Guiguich
8
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le 25 juil. 2011

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Guiguich

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