Na na, nana na, na na, na, na, nana na, na na (je fredonne le thème musical)

(Maintenant je fais des parties numérotées avec des titres, pour me persuader que mes critiques ont une structure.)


I. Une fidélité aux livres très légèrement plus soignée
__________________________________________

Même en faisant plus de quatre heures de film, ils ne sont pas parvenus à adapter le bouquin sans en élaguer l'intrigue n'importe comment et en virant pratiquement tout élément de la mythologie potterienne "superflu". Comme d'habitude depuis le quatrième film, n'est mis en scène que le squelette du livre, au détriment du charme de l'univers.

Enfin, ne nous plaignons pas trop, c'est toujours mieux que le pétage de câble monumental que le scénariste du Prince de Sang-Mêlé a eu. "ALLEZ PUTAIN JE JARTE 90 % DU BOUQUIN ET JE RAJOUTE DES INTRIGUES AMOUREUSES NIAISES ET HORS-SUJET PARCE QUE JE SUIS UN GROS TIMBRÉ ET J'AI DES PROBLÈMES PSYCHOLOGIQUES HAHAHÉHÉHOHO HUUUUUDADA."

Depuis ce catastrophique sixième opus, David Yates et Steve Kloves se sont un peu calmés. Tout le monde s'est calmé. Même ceux qui s'occupent de la promo, je sais pas si vous vous rappelez mais pour le Prince de S-M, ils avaient fait une affiche avec la typo débullée, qui part en diagonale, n'importe quoi les mecs.

II. Une ambiance trop austère pour un film de magie
_________________________________________

Par contre, la photographie, c'est toujours raté de chez raté de sa race. Et c'est pas QUE la faute au chef-op, vu qu'apparemment, c'est les producteurs ou David Yates lui-même qui choisissent toujours un gars qui adore les tons grisâtres, qui n'ont rien à voir avec le côté chaleureux des premiers films. Pour le Prince de S-M, c'était Bruno Delbonnel qui s'y était collé, c'était déjà pas folichon-folichon, et pour les Reliques, c'est un certain Eduardo Serra, qui a fait Incassable et Blood Diamond - donc, un grand fan de tons froids qui foutent bien la déprime. Vraiment, cette tendance esthétique flingue énormément l'ambiance magique potterienne.

Tout n'est pas à jeter évidemment, les combats tout en éclairs multicolores, ondes de choc et fumées noires, travellings et angles de vue superbes etc. sont de toute beauté. On regrette même que ça ne soit pas plus long.

III. L'importance de la saga
_____________________

Je sais pas si c'est Desplat qui a proposé de ressortir la vieille musique du père Williams (comme le Hedwig's Theme), mais c'est l'une des meilleures idées du film d'un point de vue direction artistique. Nostalgie quand tu nous tiens ! Le fan-service, ça marche toujours (genre les petits flash-back avec des images des anciens épisodes), et là d'ailleurs, il n'y en a pas assez je trouve. Ça aurait fait un lien entre tous les films, on aurait eu l'impression de voir une boucle bouclée, et ça aurait réglé le problème de l'HOMOGÉNÉITÉ de cette saga (exemple : des tas de déclinaisons à toutes les sauces du thème musical principal, et d'autres thèmes à foison chacun sous-exploités, comme le thème de Voldemort du premier film qui avait un petit côté Dark Vador qu'on n'a plus jamais revu depuis - à part peut-être dans le 2).

Et voilà d'ailleurs LE problème majeur de la saga Harry Potter. Les lignes esthétiques ont été trop changeantes. D'abord, Michael Gambon a été un Dumbledore trop différent de Richard Harris (et va savoir pourquoi ils lui ont flanqué un chouchou dans la barbe à partir du troisième opus). Mais surtout, le choix des réalisateurs. Depuis la Coupe de feu, ça n'allait plus. On peut pas commencer une saga avec un réal fan de fantastique et producteur de films de Noël pour enfants, et terminer par des tâcherons de série TV ou de films d'action colorimétriquement aussi plats que la poitrine de Zooey Deschanel. Il fallait du MERVEILLEUX. Connaissez-vous ce mot ? "Merveilleux". Ces connards n'ont pas même fait l'effort de proposer la réalisation à des évidences comme Tim Burton ou Guillermo Del Toro.

On a voulu adoïser, voire adultiser Harry Potter. Alors on a gonflé les intrigues amoureuses et misé sur les scènes d'action, on a aplati toute la mythologie magique qui faisait le côté plaisant de l'univers, et qui donnait envie de jouer aux Lego officiels. http://bit.ly/nymYBa

Conclusion
_________

Objectivement, Harry Potter et les reliques de la mort 2ème partie est un film bien cool à regarder (si on a bien suivi les films précédents, parce que sinon on comprend rien, moi-même j'ai eu du mal alors que j'ai lu le bouquin). Mais moi qui ai découvert émerveillé le premier film à dix ans, je suis un peu déçu.

En fait, il y a deux sagas. L'une plutôt enfantine mais qui vend VRAIMENT du rêve (du 1 au 3). Et l'autre, visuellement tristounette, avec de l'action bourrine et des histoires de fesse niaises qui prennent le pas sur les intrigues fantastiques (du 4 au 8). Harry Potter 8 est le meilleur film de cette dernière. De cette dernière uniquement.
GiorgiodeRoubaix
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste -SPOILER- Films qui mettent en scène la vie après la mort

Créée

le 15 août 2011

Critique lue 570 fois

3 j'aime

Critique lue 570 fois

3

D'autres avis sur Harry Potter et les reliques de la mort - 2ème partie

Du même critique

Metropolis
GiorgiodeRoubaix
4

Il é tro bo

Toute mon appréciation de ce film tient dans une phrase de Buñuel : Metropolis est d'après lui « le plus merveilleux livre d'images qui puisse se composer ». (Ce à quoi j'ajoute quand même : « ... en...

le 11 avr. 2011

48 j'aime

28

La Chèvre
GiorgiodeRoubaix
9

Chef-d'oeuvre franchouillard

Oui, Veber ne peut pas s'empêcher de nous coller une intrigue mafieuse nanardesque (et il fait que des buddy movies, il sait rien faire cet homme-là, alors). À chaque apparition du truand...

le 18 nov. 2010

33 j'aime

3