Bon je dois dire que le basket ne m'intéresse pas particulièrement, mais quand un film est bon il arrive à intéresser, peu importe son sujet. Dès la première scène on comprend que c'est le cas : on voit des jeunes jouer au basket et Spike Lee arrive à capter des fragments d'action qui montrent toute la beauté du geste sportif. Splendide.
Après, le film ne repose pas que sur le basket, loin de là. Le scénario repose sur trois thèmes distincts. Le première est la rédemption, le deuxième la fracture familiale et le troisième est le succès et les choix d'avenirs qui en découlent. Ces thèmes sont fouillés, le réalisateur prenant soin, comme à son habitude, d'aller au fond des choses tout en évitant le déjà vu et le larmoyant. Beaucoup de situations engendrent des dilemmes complexes pour les personnages, qui gagnent très rapidement en épaisseur. Il ne faut pas se fier au postulat de base un peu cliché : la psychologie des protagonistes est certainement le point le plus réussi de l’œuvre.
Cela amène de très belles scènes : Jesus qui fait l'amour à sa copine dans un manège, la relation entre Jake et Dakota ou bien encore le moment où le personnage principal enlace la tombe de sa femme.
On peut reconnaître que le long-métrage possède un aspect étrange. J'ai pas beaucoup d'exemples en tête, pour ce qui est de l'aspect musical il y a l'accompagnement de la première scène qui évoque les sonorités de West Side Story et qui jure avec les compositions rap de Public Enemy présentes dans le reste du film. Il y a aussi les moments qui montrent ce que pense un personnage, ce qui se traduit par un élément qui arrive brusquement dans un scène sérieuse (Le visage mécontent du père de Jesus après que ce dernier n'aie pas suivi ses conseils...)
He Got Game est un excellent drame qui va à contre-sens de ce que les Américains font d'habitude. J'ai particulièrement aimé le rapport à la religion, totalement justifié ici en plus d'être drôle. Un long-métrage qui a beaucoup plus à dire qu'il n'y paraît.