Ah ben merde alors !...
Quasiment 10 ans que je laissais mijoter "Hellboy" en étant persuadé que j'allais me régaler et pourtant ces 120mn de pellicule me laissent un amère goût d'inachevé. M'attendant à un festin d'enfer, je suis resté sur ma faim. J'ai difficilement avalé la dernière bouchée devant ce banquet en partie bâclé !
Pourtant aux fourneaux, c'est le Chef gourmet chicanos Guillaume Dutaureau, multi-étoilé grâce à de fameuses popotes comme "Mimic", "Blade II", "El Espinazo Del Diablo" ou encore "El Laberinto Del Fauno" ! Malgré tous les ingrédients à sa disposition, son plat s'avère à la fois indigeste et peu savoureux.

Totalement ignare de l'univers "Hellboy", je salivais néanmoins d'avance devant ce perso diabolique, surpuissant et collant à merveille au patibulaire René Laperlouze. De ce côté ci, la sauce prend à merveille, René est l'incarnation incontestable de Hellboy. Son apparence est si réussie que l'on y adhère immédiatement. Toutefois les punchlines servant sa "bad-ass attitude" manquent de cuisson, aucune tirade culte mais plutôt des petits amuses bouches aussitôt avalés, aussitôt oubliés.
D'autres bonnes saveurs titillent le palais : Samaël, cerbère de l'Enfer que Gans aurait aimé recruter pour son "Pacte Des Loups" ; Karl Ruprecht Kroenen, le psychopathe préféré d'Hitler et Abe Sapiens, le buddy amphibie de Hellboy sont tous dotés d'un charisme indéniable et d'un look aux p'tits oignons.

Malheureusement, Selma Blair & Rupert Evans crachent dans la soupe leurs insipides prestations et la mièvrerie de leurs personnages. Karel Roden alias "Grigori Raspoutine", the bad-boy du film ajoute du grumeau à cause d'un personnage transparent et stéréotypé (pour ne pas dire ringard).
Les bastons entre le Beau-Diable et ses ennemis pré-cités sont souvent trop courtes, manquent d'imagination et d'une bonne cuillerée d'hémoglobine pour retranscrire vraiment la violence qui les oppose.
L'utilisation des câbles est parfois mal dissimulée nottament lorsque Hellboy se fait projeter. Numériques ou pas, les décors sont souvent bluffants mais à quelques reprises, il semble que Del Toro ait eu les yeux plus gros que son ventre (la scène d'ouverture pue le studio !).

Je suis encore surpris d'infliger à ce film 5 étoiles alors qu'à la vue de sa carte, j'étais persuadé de lui en coller au minimum 8 ! "Pauvre Diable" minaudait jadis Julien Déséglises mais qui aujourd'hui, retentit comme une chanson de circonstance !

Buuuuuuuuuuuuurp !...
Lazein
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le 11 juil. 2013

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Laz' eïn

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