Tellement badass et cool le Hellboy qu'il en oublie de nous offrir de vraies scènes d'action...

Ne partons pas en terrain conquis, les détracteurs de Hellboy sont déjà nombreux. Surtout que moi, je l'aime bien le petit démon pondu par Del Toro en 2003. C'est une question de goût dans le mauvais goût, me direz vous : des ruines envahies par des nazis qui cherchent à réveiller des méga-démons façon chtulhu, un centre d'état s-e-c-r-e-t renfermant des créatures uniques d'une intelligence et d'une force supérieure, un gros démon rouge très drôle et posay, un professeur à la trogne pas possible qui fait des mystères, une jeunette incapable de contrôler ses émotions, un second couteau du FBI aussi pathétiquement inexpressif qu'inutile, des gros flingues, des combats dans le métro et dans des cryptes, voilà qui envoie du lourd, n'est-il pas ? On aime la série B, la comédie nanardesque et les comics, nous autres, dans l'coin ! Mais alors ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Hé bien, ce que même en étant un croisement improbable de sources d'inspirations et de références sentant le réchauffé, Hellboy ne parvint à assure que la plus secondaire de ses missions : nous divertir en nous faisant sourire. Pour être pris aux tripes par des scènes d'action monumentales, passez votre chemin, le film est aussi mou qu'un rasta bourré de cigares bien fumant, encore que si vous mettez des choses pas trop légales dans votre cigare et que vous décidez de le fumer comme le Hellboy, peut-être bien que vous auriez l'impression que ça va super vite...mais le problème, c'est que le Hellboy aime bien se battre, mais ça les lui casse sévère s'il extermine pas sa bestiole en dix secondes max...un peu comme nos pettis geek novices d'aujourd'hui à cause de qui les grosses licences hardcore finissent toutes par devenir "grand public". De quoi refouler son irritation pendant deux heures plutôt mal écrites, où n'affleure pas la moindre tension dramatique et où les combats, bien que très impressionnants, ne prennent pas aux tripes une seule fois. Pour en être sûr, il n'y a qu'à se pencher sur l'affrontement contre le monstre de fin, aussi cliché qu'inutile, tant le Hellboy trouve directement la solution et ne fait rien pour lutter réellement avec son adversaire. Bref, nous voilà devant un film QTE, avec dix ans d'avance sur son temps....pas de quoi se réjouir hein...
Pour le reste, un amateur de Del Toro appréciera forcément la plastique et l'ambiance générale, mais bon, ça reste du réchauffé même pas capable de justifier son melting pot vaseux par son tempo (le Vampires de Big John), sa sincérité (les Gardiens de la Galaxie), ou son déchaînement infernal (AlienS de Cameroun)...évidemment, Hellboy ne figure en aucun cas dans les films de ce panthéon sus-cité...