L'affiche n'est pas trompeuse, il y a autant d'action dans "Her" que la photo le laisse supposer. Pourtant le film est loin d'être exempt de qualités, mais un scénario essentiellement basé sur une histoire d'amour bien terne, noie un propos et une toile de fond intéressants.
Théodore, est fraîchement divorcé. Son boulot d'écrivain public sur le net est loin de combler le néant de sa vie affective. En acquérant un nouveau système d'exploitation, doté d'une intelligence artificielle évolutive, il fait la connaissance de Samantha, correspondante virtuelle à la voix de Scarlett Johansson. Ils vont converser tous les jours, devenant de plus en plus complices et finir par faire l'amour virtuellement. La suite est plus conventionnelle, l'amour réel et son ersatz informatique prennent souvent les mêmes chemins balisés : présentation aux amis, jalousie, peur de se perdre, ....
Dans un monde aux douces tonalités pastels, les humains déambulent seuls, une oreillette à l'oreille, sans aucun regard pour leur voisin. Ils conversent avec des voix artificielles qui comblent une solitude endémique. Seul leur habillement souligne un peu le côté enfermement à l'instar de ces pantalons, d'homme en grosse laine, à la taille très haute et à la braguette surdimensionnée, car le monde dans lequel ils vivent est beau, propre, moderne et agréablement coloré. La toile de fond dans laquelle évoluent les personnages est convaincante par sa simplicité et en parfaite adéquation avec la méga solitude contemporaine décrite. Là où le film pêche un peu, c'est dans le traitement de l'histoire d'amour entre Samantha et Théodore. Si la voix virtuelle, élément indispensable pour rendre l'histoire crédible, est évidemment d'une grande sensualité, puisque achetée par son utilisateur (prostitution ? ), la mise en image de ces amours informatiques n'a pas réussi pas à m'emballer. Joaquim Phoenix qui interprète sobrement Théodore, est filmé en plan serré, allongé, debout, de trois quart, souriant. Cela doit être un bonheur pour ses nombreux fans de l'admirer pendant plus de deux heures mais finit tout même par lasser. A l'écran, l'histoire, construite selon un schéma vieux comme le monde, avance uniquement grâce aux dialogues et l'originale virtualité de l'idylle, ne l'empêche nullement de sombrer dans le banal. Et si je prends la scène de la première relation sexuelle (?!), ressemblant au cinéma de Marguerite Duras lorsqu'elle proposait des films avec seulement un écran noir et une bande son, son manque d'audace confine comme un aveu d'impuissance à pouvoir illustrer ces coïts à distance.
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pilyen
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le 20 mars 2014

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