Hercule n’a pas fini de faire son retour sur grand écran. Quelques mois après la sortie de "La Légende d’Hercule" de Renny Harlin avec Kellan Lutz, voici le "Hercule" de Brett Ratner avec Dwayne « The Rock » Johnson. Sans être un chef-d’œuvre, le film de Brett Ratner n’en est pas moins divertissant, avec une histoire plutôt bien menée, et un héros cent pour cent humain. Oubliez Hercule le demi-dieu. Ici Hercule est un mercenaire qui parcourt la Grèce avec ses compagnons, au service du plus offrant, depuis qu’il a été banni d’Athènes. Les fameux douze travaux ne sont rien d’autre que des contes forgés par son neveu Iolaos pour impressionner les adversaires du héros. Alors que celui-ci et ses compagnons, Iolaos, le devin Amphiaraos, Autolycos d’Athènes, l’Amazone Atalante et Tidée, prennent du bon temps en Macédoine, la fille du roi Cotys de Thrace vient lui demander de l’aide pour combattre Rhésus et son armée de supposés Centaures.
Brett Ratner déconstruit habilement le mythe d’Hercule fils de Zeus pour faire de son Hercule une sorte de super-héros originel. Ce traitement s’en ressent notamment dans le choix d’une bande-originale qui évoque celle des adaptations cinématographiques de Thor. Par ailleurs, la force physique du personnage (spécifique de son identité dans l’imaginaire populaire) est particulièrement mise en valeur. S’il n’est plus un authentique demi-dieu, Hercule n’en demeure pas moins une force de la nature. On ajoutera à cela un sens aigu de la justice, caractéristique des super-héros, alors même qu’Hercule est dépeint en mercenaire.
Le résultat ? Un péplum plutôt réjouissant qui réussit son objectif de divertir les spectateurs, mais qui ne révolutionnera pas le genre.
Car il faut bien le reconnaître, depuis le grand retour du péplum au cinéma avec le magistral "Gladiator" de Ridley Scott, on ne peut guère affirmer que les productions proposées aient été transcendantes, entre un "Alexandre" d’Oliver Stone particulièrement décevant et des péplums mythologiques à la photographie plutôt laide. Certes, il y a des exceptions comme le récent péplum biblique "Noé" de Darren Aronofsky, ou encore, dans une moindre mesure, le "Troy" de Wolfgang Petersen (qui était déjà en deçà de "Gladiator").
Dans ce contexte, le "Hercule" de Brett Ratner ne s’en sort pas trop mal, en assumant son statut de spectacle divertissant.