Bon, si vous voyez écrit High-Five dans l’article, c’est normal, je ne m’en suis aperçu qu’en me relisant, et maintenant que j’ai ça dans la tête, il est fort probable que j’en oublie encore..
High-Rise est une belle déception. Confirmée par la bonne quinzaine de personnes qui ont quitté la salle. De Ben Wheatly je ne connais que Touristes, la comédie noire bizarre et assez cool, les attentes ne crevaient donc pas le plafond, surtout vu la différence entre les deux films, High-Rise se situant plutôt dans la dystopie bizarroïde en huis-clos.
Enfin, ça commence comme une dystopie bizarroïde en huis-clos. Et puis au bout d’un moment ça mute en un gigantesque WTF barré et sans aucun sens. Ou plutôt si, il y a un sens, mais métaphorisé, allégorisé et bizarrement scénarisé.
High-Rise c’est l’espèce de rejeton issu de l’union de Transperceneige et de Cosmopolis. Alors, autant j’avais adhéré à Cosmopolis, autant High-Rise m’est passé à dix kilomètres au-dessus.
Assez rapidement, alors que Ben Wheatley n’avait pas encore pété une durite, on se retrouve à avoir une succession de scènes avec des grosses ellipses entre les deux. On se demande ce qui se passe, et puis ça part en cacahuètes.
Un peu de contexte vite fait : High-Rise, c’est l’histoire d’un immeuble tout neuf où les pécores sont installés en bas et les gros bourges sont installés en haut. L’allégorie de la société est claire. Les riches font des fêtes, les pauvres font des fêtes, tout le monde se croise au supermarché situé vers le milieu de l’immeuble, on se tolère. Vient l’inévitable élément déclencheur avec sa coupure de courant et son problèmes d’ordures. Et là, c’est le drame (ou le brame, comme dirait le cerf). Ça se révolte, ça se tue, ça copule, ça se frappe, ça copule, ça fout la bordel partout, ça brûle, ça crée des montagnes de sacs poubelles en 15 minutes chrono. Et au milieu de tout ça : Tom Hiddleston, médecin, qui a l’air de planer total et qui fait son petit bonhomme de chemin. Ce qui s’explique ceci dit, le personnage solitaire qui a tout de même besoin de gens est assez intéressant.
High-Rise a quand même de la gueule, l’immeuble est bien fait, le décor très kitsch, années 70, se marie bien avec l’aspect dystopique. L’univers est riche, très codé et pour le coup donne envie de lire le bouquin dont il est adapté. Après, les personnages disent/pensent/font des choses très étranges. Dont je n’avais même plus envie de deviner le sens. Et finalement, autant la situation de début et la situation de fin ont du sens, autant tout le “corps” du film laisse une impression très étrange. Reste une ambiance de folie ambiante, dans les deux camps, avec un chaos qui se propage tellement vite qu’on a à peine le temps de s’en rendre compte qu’ils en sont à faire partooze sur viols sur émeutes. Et c’est, à mon sens, le problème majeur du film. La transition entre l’ordre et le chaos est totalement bâclée et mal foutue.
Ce qui donne, au final, un film réussi techniquement, mais qui sonne artificiel et faussement subversif.
https://blogameni.wordpress.com/2016/04/25/high-rise-ben-wheatley/