Le moins que l'on puisse dire, c'est que Hitchcock est un film qui s'amuse avec le spectateur. Ne serait-ce que par les multiples références au réalisateur de Psychose, aussi bien dans la mise en scène que les anecdotes racontées, tout ça pour raconter au fond une petite histoire.
Celle menant à la création de Psychose par Alfred Hitchcock, le choix du casting, et la bataille du réalisateur pour porter le projet auquel personne croyait, les studios lui demandant à la place de faire un autre La mort aux trousses. Le plus intéressant dans l'histoire est sans doute la relation contrariée qu'a Hitchcock, joué par un Anthony Hopkins tout en prothèses, et sa femme, Alma, incarnée par une géniale Helen Mirren. On la voit flirter avec un scénariste, le très bon Danny Huston, mais surtout s'inquiéter de la passion dévorante qui semble habiter Hitch pour ce film, du choix du casting, jusqu'à un début de folie où il rencontre via une illusion Ed Gein, le tueur en série qui l'a inspiré pour faire ce film.
Comparé à l'excellent livre de Patrick McGilligan, une biographie sur le réalisateur, certains détails semblent faux, pour ajouter sans doute plus de cinéma à un film qui en manque déjà de base. Comme l'implication d'Alma qui, profitant d'une grippe survenue au réalisateur, aurait tourné le film durant quelques jours, ce qui était faux, ou le sacrifice financier qui ne fut pas si grand qu'on le voit, où les Htich vont jusqu'à hypothéquer leur maison pour que Psychose se fasse. La scène où Hitchcock va faire semblant de poignarder Janet Leigh (avec une Scarlett Johansonn qui ne lui ressemble absolument pas d'ailleurs) durant la scène de la douche est également inventée.
Le côté voyeur du réalisateur est également là, avec Hitch qui a fait des trous de partout sur les murs, pour voir ses actrices se changer ou assister aux projections publiques, mais le film de Sacha Gervasi raconte au fond une toute petite chose, même si c'est à voir juste pour le talent immense d'Helen Mirren.