Célèbre franchise vidéoludique, Hitman avait déjà du subir en 2007 une mauvaise adaptation cinématographique. Néanmoins malgré des critiques majoritairement négatives, le film ayant bien marché au box-office il était clair que les producteurs voudraient encore exploiter le filon. Et c'est donc 8 ans après le premier film qu'il décide de rebooter Hitman au cinéma, en confiant le scénario de ce nouveau film à Skip Woods, l'homme déjà responsable du scénario de la première adaptation de Hitman. Alors déjà rien qu'avec un tel choix, on commence déjà à avoir une idée de l'où on va tomber, et cela démontre bien que les producteurs sont aussi stupides que leur scénariste. Jamais Woods n'a pas pondu un bon scénario de toute sa carrière allant même jusqu'à tuer une saga culte, Die Hard, avec un 5ème opus lamentable. Donc pourquoi lu confier le scénario de ce reboot alors qu'ils avaient l'intention de repartir sur de bonnes bases ? En tout cas cette nouvelle adaptation du célèbre tueur à gages en fait clairement les frais.


Mon dieu que ce film est mauvais. Je pense que l'on peut résumer l'ensemble par cette simple phrase, car tout dans ce film sent le naufrage artistique et l'irrespect au matériau d'origine. Le scénario est juste aberrant de nullité, étant une sorte de copié-collé de Terminator, un individu étant chargé de protéger une femme face un "truc" increvable. Bon il y a quelques légères modifications ici et là mais globalement on reste dans ce schéma narratif, surtout qu'il est indéniable que le personnage féminin est un ersatz de Sarah Connor en mode je suis un peu badass mais je passe quand même la moitié du temps à pleurnicher. La caractérisation des personnages est d'ailleurs catastrophique entre l'homme de main narcissique qui veut être le meilleur, le grand méchant paranoïaque qui est intouchable et qui sort tout droit d'un délire d'enfant ou encore le héros du film, l'agent 47 qui se veut mystérieux et cool alors que c'est qu'un pauvre gland qui dort assis. Tout cela n'arrange donc pas une intrigue prévisible et poussive qui n'est d'aucun intérêts surtout que l'on passe par tout les clichés du genre avec la corporation de méchant qui veut une armée de tueurs génétiquement modifiés et surentraînés. Après si ça n'avait été que ça, cela aurait pu passer mais le film se sent obligé de donner des pouvoirs psychiques à l'héroïne, elle voit quelques instants dans le futur tandis qu'un des méchants s'est fait injecté du kevlar liquide dans la peau pour que celle-ci puisse arrêter les balles. A partir de là, on se doutes bien que tous le monde à abandonné l'idée de faire un bon film et qu'ils ont cherché le fun sans ce soucier de la cohérence ni même du matériau qu'ils adaptaient. En résulte donc un film tellement con et aberrant qu'il arrive parfois à en être drôle pour les amateurs de nanar.
Surtout que l'ensemble est accompagné par des acteurs qui, au mieux, en ont rien à faire ou au pire sont juste mauvais. En ça c'est Zachary Quinto et Hannah Ware qui seront les plus mauvais. Ils prennent leurs rôles tellement au sérieux qu'ils deviennent ridicule à s'investir autant dans une entreprise aussi veine, lui sera bien trop caricatural tombant dans la cabotinage outrancier tandis que elle ne sera convaincante ni dans l'émotion ni dans l'action semblant forcé le trait à chacune de ses interventions. Au final celui qui va créer la "surprise", c'est Rupert Friend car même si il parait assez vite évident qu'il se fiche pas mal de ce qui peut se passez autour de lui, il arrive à se montrer convaincant en tueur froid et calculateur. Et au sein d'un bon film, il paraît indéniable qu'il aurait pu faire un agent 47 convenable, malheureusement ici il s'est fourvoyé dans un sacré nanar. D'ailleurs le reste du casting reste sur cette optique des interprétations exagérées tel que l'on en voit dans les séries Z bien baveuses.
La réalisation du film à sinon été confié à un débutant qui réalise son premier film, et il ne fait clairement pas d'étincelles. Techniquement le film est d'ailleurs assez laid, la photographie étant trop lisse, on se croirait dans une pub pour automobile tandis que le montage se montre assez paresseux même si il ne plonge pas dans le sur-découpage lors des scènes d'actions laissant une certaine visibilité, ce qui est déjà pas mal. Néanmoins les effets pyrotechnique ou tout effets spéciaux du film sont tout simplement hideux rendant l'ensemble très cheap. Après la mise en scène de Aleksander Bach se montre dénué d'âme et d'identité, étant purement fonctionnelle. Le bon point, c'est que à l'inverse de Xavier Gens dans la première adaptation, Bach ne va pas tomber dans les références "faciles" au jeu. Dans le premier film Gens filmait juste deux gosses jouer à Hitman pour souligner que son film en était une adaptation alors que Bach va parfois essayer de créer des passages visuellement identiques au jeu. Mais même si cela abouti plus souvent à quelques plans ridicules sur l'agent 47 notamment dans les tentatives d'iconisation, il y a au moins le mérite d'avoir quelques essais de ce côté là. Mais voilà, la mise en scène reste à l'image du reste, à savoir peu inspiré, assez ridicule et tapageuse. Elle reste néanmoins accompagné de quelques morceaux de musiques bien choisi, même si ils ne correspondent jamais à la scène qu'ils illustrent.


En conclusion Hitman : Agent 47 est un très mauvais film. Une adaptation honteuse du jeu vidéo qui devrait décevoir tous les fans de celui-ci et qui se paye même le luxe d'être encore plus stupide et incohérent que la première adaptation. Reste que malgré tout, le film saura contenter les amateurs de nanars, qui veulent voir un film bien moisi entre potes pour rigoler. Car ici il y a moyen de rigoler, entre les acteurs à côté de la plaque, la mise en scène tapageuse qui tourne parfois au ridicule dans ses tentatives de rendre son héros classe et dans le scénario totalement stupide de l'ensemble. Rien ne retiendra donc véritablement notre intérêt même si dans un certain contexte le film peut posséder un côté fun mais sinon il ne fait aucun doute que le spectateur n'en retiendra que de l'ennui et du désespoir devant autant d'abominations. A ce demander comment un tel film à pu se frayer un chemin jusqu'au salles de cinéma.

Frédéric_Perrinot
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le 4 sept. 2015

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Flaw 70

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