Après le visionnage de comédies nanardesques comme "Piranha 3D" ou "La Cabane dans les bois", dont je n'ai absolument pas compris l'intérêt, il était temps de passer aux choses sérieuses : le nanard, le vrai. Celui qui, au-delà d'être assumé, a été conçu avec le premier degré d'un véritable réalisateur de films d'actions... Sauf que Godrey Ho n'a pas l'once de talent d'un John McTiernan, et c'est ce qui fait de "Hitman le Cobra" un film immensément drôle.
Je ne m'amuserais pas ici à vous raconter le scénario de ce film, ce serait se compliquer la vie pour pas grand chose. Je vous laisse le soin de découvrir ces deux histoires en parallèles, avec pour thèmes profonds la vengeance, le désir de révolte, la fraternité, et l'amour, sur fond d'occupation japonaise aux Philippines. La trame de l'histoire principale, celle de Max, s'apparente d'ailleurs à celle de nombreux westerns où le peuple opprimé prend les armes contre ses... oppresseurs.
L'intérêt du film se trouve principalement dans sa mise en scène, sa bande-son et les performances de figurants absolument burlesques. Le réalisateur imite dès la première scène d'action le style de Sergio Leone, avec gros plans sur les visages, puis les pistolets à la ceinture, pour faire monter la tension, ou plutôt dans ce cas-ci le ridicule.
Que ce soit dans ses éternels zooms, dans le manque de moyen évident l'obligeant à répéter plusieurs plans identiques en boucles, ou dans les erreurs de montages ahurissantes où l'écoulement du temps n'a plus aucun sens, on en a pour son argent. La bande-son ensuite, entre des musiques ultra-kitsch, et des dialogues débiles portés par une VF hilarante, contribue aussi à la délectation cynique et néanmoins enjouée que l'on éprouve devant ce film. Mention spéciale au personnage noir qui se trouve être nommé... Blacky ! Un pur moment de folie, lorsqu'on l'entend durant le film.
Il y a enfin les morts de soldats figurants absolument épiques, paroxysme du ridicule de "Hitman le Cobra". S'il reste tout de même quelques longueurs dans les moments se voulant plus dramatiques, il s'en dégage finalement une absurdité presque attachante : alors que plus des trois quarts du film se focalisent sur Max, on retrouve durant quelques minutes le fameux Philippe, qui clôture d'ailleurs le film de la manière la plus abrupte possible, preuve ultime de la bravoure de ce "Hitman le Cobra".