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Film de Noël charmant malgré quelques défauts d’abus de mièvrerie. À l'époque en effet, aux USA, Noël était encore considéré uniquement sous l’angle religieux. Le film essaie, croit-on longtemps, d'introduire un historien athée. A la fin, le pauvre homme libre-penseur finit par retrouver le droit chemin de l'église. Amen. Cette conclusion apparaît aujourd'hui bien niaise et il convient de bien la contextualiser.


Néanmoins, ce n'est pas là le plus important. Il s'agit d'un film de Noël, un conte merveilleux, au sens strict du terme, une histoire d'ange descendu sur Terre pour assister les pauvres humains paumés qui ont oublié l'essentiel.


Et c'est là le point fort du film : l’ange est joué par un Cary Grant fascinant , étrange, sur lequel on s’interroge longtemps. Toujours souriant, aimable, l’ange n’a aucune peine à charmer toutes les donzelles. Pour s’assurer les plus récalcitrants devant leur écran, il parle aussi un brin français au resto.


Le contraste avec un David Niven fermé, coincé dans son office religieux comme dans son col amidonné, est ainsi savoureux, faisant le comique du film.


Loretta Young est très vite rayonnante, tout sourire, mais reste en retrait me semble-t-il des deux hommes. On a droit à quelques petites scènes avec Elsa Lanchester. Trop peu à mon goût.


La réalisation de Henry Koster est assez plate : la variété des plans est somme toute restreinte. Le montage reste sage, mais l’ensemble garde une certaine cohésion qui n’est pas déplaisante au final.


Ce conte merveilleux ne réussit pas à faire oublier sa morale chrétienne, cependant si l’on veut bien faire preuve d’indulgence, vu son vieil âge et son origine culturelle, on passera un agréable moment avec un Cary Grant très intéressant, dont la composition si singulière dans sa filmographie est en soi une curiosité, une interprétation fascinante, inquiétante, mais tout en charme et élégance. Pour Cary Grant, sans hésiter.


http://alligatographe.blogspot.fr/2017/09/bishop-wife-grant-koster-niven.html

Alligator
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le 18 sept. 2017

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