Qui a dit que c'était facile d'aider les autistes ? Un très beau long-métrage qui apprend à aider.

A la base, je ne voulais pas voir ce long-métrage par peur qu'il soit un peu surestimé comme 120 Battements par minute (qui n'est pas mauvais mais je n'arrive toujours pas à croire qu'une actrice secondaire, qui ne fait que claquer des doigts, ait été nommée pour le meilleur second rôle secondaire féminin). Mais bon, après avoir découvert la bande-annonce au cinéma et les critiques encourageantes de ce long-métrage, j'ai eu envie de tenter et de voir si j'allais me mettre à apprécier ce long-métrage. Et bien, il faut admettre que j'aime beaucoup ce long-métrage, c'est un bon coup de cœur pour moi.


+ Positif


Personnages: Bruno (Vincent Cassel) est le gérant d'une association aidant les autistes à se réintégrer dans la société, il est entièrement investi avec ses membres et il fait toujours de son mieux pour les aider. C'est un personnage attachant dans sa manière de vouloir aider les autres, son seul défaut est de ne penser qu'à ça et pas aux autres. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il n'arrive pas à avoir une histoire d'amour avec quelqu'un, parce qu'il dépend trop de son travail, ce n'est pas facile d'être avec quelqu'un quand on se donne autant de travail.
Malik (Reta Kateb) est le gérant d'une autre association en charge d'aider des jeunes à s'intégrer dans la société (surtout les racailles). Il est aussi attachant et c'est un ami sur lequel Bruno peut compter lorsqu'il y a un souci, c'est sympathique.
Joseph (Benjamin Lesieur) est un jeune autiste qui voit Bruno comme son père adoptif, étant donné qu'il l'aide à progresser. Il a du mal à garder un job à cause de son comportement mais ce n'est pas de sa faute, il est souvent perturbé tout en étant attachant. En tout cas, je l'apprécie malgré toutes ses tocs.
Dylan est un nouvel accompagnateur qui souhaite avoir quelque chose de bien à faire dans sa vie, surtout en étant responsable de Valentin, le dernier autiste qui est arrivé dans l'association de Bruno. Il peut sembler énervant mais il devient de plus en plus attachant au fur et à mesure qu'il devient responsable. Le seul bémol que je dirai sur lui, c'est que j'aurais aimé qu'on découvre l'association de son point de vue, vu qu'il est le dernier arrivé. Mais suivre l'association avec Bruno est aussi une bonne idée.
Valentin est un autiste très touché par la maladie, il passe souvent son temps à se frapper, ce qui est grave. C'est un autiste très touché qui nous fait de la peine, mais ça fait plaisir de le voir essayer de progresser au fur et à mesure.


Message: C'était le but principal de ce long-métrage, nous montrer que les associations ont besoin d'aide afin de continuer d'aider les autistes à s'intégrer dans la société. Cependant, ils ne le font pas en mode "aidez nous" dès le début, il nous présente d'abord les personnages et les situations qui peuvent avoir lieu. Ensuite, ils nous présente la situation de l'association en nous expliquant qu'ils ont besoin d'aide. Ce n'est pas une longue pub pour nous dire, aidez nous, c'est un long-métrage nous racontant leur quotidien. En tout cas, le message est efficace sans être forcé.


Histoire: Ça fait plusieurs années que Bruno accueille des jeunes autistes au sein de son association afin de les aider à se réintégrer à la société. Cependant, il dépense tellement d'argent avec eux qu'il doit trouver une solution pour éviter la fermeture de son association. C'est une histoire intéressante à suivre pour savoir si il va réussir à maintenir son association ouverte.


Tension: Oui, il y a de quoi avoir peur pour certains personnages dans ce long-métrage. Vous vous êtes déjà demandé pourquoi une personne psychologiquement fragile ne devait pas rester tout seul dans une pièce ? Et bien vous comprendrez avec ce long-métrage. Sincèrement, il y a des scènes bien faites qui nous font réellement avoir peur pour les personnages.


Humour: Quand je parle de l'humour, je ne parle pas du fait de se moquer des autistes, ce n'est pas drôle de se moquer d'eux, c'est cruel. Sinon, on a un humour assez travaillé qui a réussi à me faire sourire pas mal de fois. Ce n'est pas un humour aussi bon que dans Le Grand Bain mais ça reste assez efficace.


Émotion: Alors, il n'y a pas de quoi pleurer mais il y a de quoi être marqué par ce long-métrage. D'ailleurs, c'était son but, c'était de marquer le spectateur en lui montrant les difficultés des associations. Et c'est réussi, j'ai réellement réussi à avoir peur pour certains personnages dans certaines scènes.


Mise en scène: Elle est de bonne qualité, j'avais peur que la mise en scène reste un peu trop classique mais ce n'est pas le cas. Au contraire, la mise en scène est tout le temps travaillée, elle arrive à nous raconter ce qu'il faut sans dialogue et à renforcer les différentes situations qui ont lieu à l'écran.


Fin: C'est une belle fin pour nos personnage, ça repose sur l'espoir et qu'il est encore possible de faire quelque chose pour aider les associations. D'ailleurs, même le générique de fin est sympathique avec les vrais personnages qui ont inspiré le long-métrage et qu'on voit en plein travail.


Jeu d'acteur: Il est très bon, j'ai l'impression que la majorité jouent au nature, comme si ils ne jouaient pas vraiment un rôle. En tout cas, ils sont tous convaincants dans leurs rôles, surtout Vincent Cassel qui est l'acteur avec la meilleure performance, mais ils sont tous bons.


Introduction: Démarrer le long-métrage avec une personne qui court dans la rue, comme pour fuir, et qui se fait rattraper par Ahmed qui cherche à l'aider, est une bonne introduction qui donne envie d'en savoir plus sur eux, surtout sur Bruno et Malik et sur le pourquoi ils les aident.


Représentation: C'est fou comme la représentation des autistes est réussie dans ce long-métrage. J'en avais dans mon école primaire et ce long-métrage les a assez respecté en les montrant ainsi. Bref, c'est un bon point de vue de la part d'Olivier Nakache et d'Éric Toledano.


Musiques: Même si il y en a peu, elles sont très belles. Sincèrement, elles collent très bien à ce qui se passe tout en étant un régal pour les oreilles, je regrette qu'il n'y en ai pas beaucoup. Mais bon, je vous conseille de les écouter sur internet, je pense que vous aimerez.


Réalisme: C'est un des points les plus réussis, ce long-métrage est extrêmement réaliste sur tous les points, les décors, la situation et même dans la panique des responsables. En tout cas, ce coté réaliste a réussi à me convaincre encore plus.


Décors: Il n'y a pas de quoi être surpris par les décors, ils sont travaillés et ça se voit. On sent que la majorité des scènes ont été tournées dans de vrais lieux et pas en studio, ce qui rend le long-métrage encore plus réaliste et réussi.


Références: Il y a quelques références aux autres œuvres dans ce long-métrage, rien de marquant mais les fans reconnaîtront sans problème ce qui passe à la TV. En tout cas, ça fait plaisir de voir des petites références comme ça.


Sujet: Il faut l'admettre, c'est intéressant de parler de l'autisme et des associations liées à celle-ci. Sur ce point, on peut dire que ce long-métrage s'est voulu original et que c'est réussi, tout en étant intéressant à suivre.



- Négatif



Tremblements: Je sais que je vous soule avec ça, mais j'ai vraiment du mal avec les tremblements de la caméra dans des moments calmes. Dans les moments mouvementés, ça passe sans problème, mais pas quand tu suis un personnage qui ne fait que marcher ou une conversation. Enfin, ce n'est pas un drame non plus parce que ce n'est pas tout le temps mais ça se voit et c'est un peu soûlant.


Faux-raccord: Et oui, il y a une scène où j'ai aperçu un faux-raccord. Lors de la représentation théâtrale (ou de danse, c'est dur à dire), Bruno passe devant la mère de Joseph qui se trouve assise près de l'endroit où Bruno arrive. Mais, plus tard, on la voit à coté de Malik qui lui chuchote quelques mots. C'est un petit faux-raccord qu'on aperçoit quand on ne fait pas attention, ce n'est pas grave.


Coupure: Il y a une coupure que j'ai trouvé très étrange, Valentin est assis avec Dylan à attendre et, sur le plan d'après, on voit Valentin près des crèmes et Dylan qui se rend compte de ce qu'il fait. Ce n'est pas un drame mais je pense que la scène aurait pu être meilleure si on avait vu Valentin intrigué par les crèmes au point d'aller les voir. Mais bon, cette coupure n'est pas très dérangeante.


Manque: Ce long-métrage manque de musiques, ils auraient pu en mettre un peu plus. Pour dire, excepté au générique, la première musique du long-métrage apparaît au bout de 50 minutes, environ. Je ne demandais pas d'avoir des musiques dans toutes les scènes, juste d'en avoir un petit peu plus, surtout qu'elles sont belles.


Romance: Soyons honnêtes, je n'ai rien contre le fait que Dylan puisse essayer de trouver l'amour, mais ça ne sert à rien au final. C'est mignon de le voir se rapprocher de l'infirmière mais ça ne mène à rien. Limite, si on avait enlevé la romance, ça n'aurait rien changé du tout.


!!! PARTIE SPOIL !!!


Brigitte: C'est une des collègues de Joseph quand il se met à travailler dans une entreprise, elle est sympathique avec Joseph, ce qui fait qu'il l'apprécie de plus en plus. Après, on peut comprendre pourquoi Brigitte a peur de lui quand elle découvre ses manières, elle n'est pas habituée à ça (et ça pourrait être considéré comme du harcèlement). Et puis, personne n'a dit qu'on arrive à s'habituer à tous les types de personnes.


Passé: Bruno a été animateur dans une colonie de vacances avant de se mettre à ouvrir une association pour s'occuper des autistes. Ça nous aide à comprendre comment il en est arrivé là, il a du être touché par la manière dont Joseph était traité dans la colo par ses camarades. Ça rend le personnage encore plus attachant quand on sait qu'il a ouvert son association par sa seule volonté.


Danse: Alors, j'ignore si c'est de la danse ou du théâtre pour qu'ils s'expriment à ce point mais on dirait que ça les aide. Il faut savoir que le théâtre et la danse sont deux manières de pouvoir se lâcher, c'est le cas pour tous ceux qui en font (je sais de quoi je parle). En tout cas, si ça leur permet d'aller mieux, c'est ce qui compte le plus.


Autoroute: Concernant le danger, il y a une scène où Valentin est resté seul dans sa chambre d'hôtel, qui s'est enfui, et qui est trouvé en train de marcher sur le périphérique (et sur la route). Purée, il a eu beaucoup de chance que nos personnages soient arrivés pour le sauver, il était en grand danger de mort là.


Au final, c'est un très bon long-métrage que j'ai beaucoup aimé découvrir au cinéma. Avec une très bonne mise en scène, des personnages développés, de belles musiques, un sujet bien traité et un jeu d'acteur très convaincant. Après, il est vrai que la relation entre Dylan et l'infirmière ne sert à rien, que les tremblements de la caméra sont gênantes et que ça manque de quelques musiques mais ça reste un très bon long-métrage. Si vous cherchez à voir une belle histoire sur des associations qui tentent d'aider les autistes à se réintégrer dans la société, alors je vous recommande d'aller voir ce long-métrage. Personnellement, j'ai beaucoup aimé ma séance et je pense que je le reverrai plus tard.

FloYuki
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le 26 oct. 2019

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FloYuki

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