Humanisme sans angélisme
Le mot lui-même, autisme, n'est presque jamais prononcé dans Hors normes, non pour nier cette "différence" mais plutôt pour éviter de coller une étiquette tellement réductrice et bien pratique...
le 23 oct. 2019
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Reconnaissons d'abord à Toledano et Nakache d'avoir eu le mérite d'utiliser leur notoriété pour mettre sur le devant de la scène un sujet délicat et a priori peu porteur : l'absence de lieux adaptés pour gérer les cas les plus lourds d'autisme, et le dévouement absolu dont font preuve les animateurs d'associations que l'on voit à l'écran.
Il est renversant (et formidable) de voir des salles UGC bourrées de bouffeurs de pop-corn se figer silencieusement à la vue des tribulations de Joseph et Valentin.
En ce qui concerne le cinéma, le film vaut surtout pour deux points : l'interprétation phénoménale de Vincent Cassel (un acteur que j'aime détester, mais qui est ici formidable d'humanité) et son aspect documentaire, qui donne à voir le travail quotidien des accompagnateurs d'une façon particulièrement vivante.
Pour le reste, Hors normes n'est pas exempt de quelques défauts : une musique envahissante et un peu trop tire-larmes par moment, quelques facilités de scénario inutiles (par exemple la romance entre Dylan et la jeune orthophoniste, jouée par Lyna Khoudri, formidable dans le récent Papicha). Mais ces quelques défauts ne pèsent pas bien lourds si on les met en balance avec l'extrême utilité du film, son efficacité immédiate et l'énergie qu'il dégage.
Créée
le 11 nov. 2019
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