Ose-t-elle ?

Je m'attendais vraiment à une bouse au vu des critiques et à quelque chose d'inutilement gore à l'écoute du bouche-à-oreille. Ce n'est pas totalement ça que j'ai eu sous les yeux.

Certes, ce film est basé sur un ensemble de clichés totalement débiles et commence, assez lentement d'ailleurs, comme un American Pie pour adultes à la sauce road trip... Mais il développe quelque chose d'assez profond au final et cette sombre histoire me semble très réaliste.

Les personnages sont bien présentés et on sent qu'il y a un minimum d'écriture derrière. Les acteurs "américains" ne sont pas vraiment mauvais, même si le jeu n'est pas terrible, mais les "européens", même s'ils sont dépeints comme des arriérés, sont vraiment bons et ont des bonne têtes de cabochards. Et les femmes... Mon dieu que ça fait du bien de voir un film fait par un gars que les féministes voient comme un macho ! D'ailleurs j'ai lu dans une critique qu'il y avait des scènes à la limite du porno... C'est sérieux !?

Très bonne ambiance glauque, tension palpable, du gore mais pas tant que ça (arrêtez de faire vos fragiles, il aurait été impossible de faire ce film sans), cadre géographique innovant et idéal, photographie de luxe, bande son épique (j'ai pas entendu pareil orchestre sordide depuis longtemps)... Pas grand chose à redire sur la technique en fait, à part un ou deux faux raccords et des mecs en fond qui se marrent quand la fille défigurée fait son truc à la fin (no spoil).

Les seuls problèmes avec ce film c'est certaines facilités du scénario: les clichés, le fait que les mecs ne comprennent pas qu'ils se font droguer deux soirs de suite, les filles super canon qui couchent le premier soir, le pote qui disparaît et les autres qui comprennent rien, les deux pauvres petites asiatiques qui se font victimiser, le mec rencontré dans le train qu'on crame de suite, la fin vengeresse totalement cheatée...

Bref, ce film à des défauts mais raconte quelque chose de nouveau et de frais, je comprends d'ailleurs pourquoi Tarantino a laissé son nom apparaître sur l'affiche.
On a un cocktail cul / gore dans un style un peu Grindhouse feat. Europe de l'est, ça fait très histoire vraie voire même conte réaliste slovaque ripou, inventif et novateur (pléonasme).

Merci à Eli Roth pour ce film, mais surtout merci à Barbara Nedeljáková et Jana Kaderabkova pour leur ouverture d'esprit et leurs costumes inexistants.

PS: Par contre je me tate pour le second basé sur l'histoire de trois filles qui séjournent dans la même auberge, je sens que ça va faire que gueuler... A voir selon le mood.