Comme souvent avec les films d’horreur, une suite sort dans la foulée. C’est d’autant plus mystérieux et intriguant ici qu’Eli Roth reste aux manettes. On pouvait s’attendre à une suite directe dans la mesure où le personnage s’en tirait par miracle (Pour combien de temps ?) ou à une simple redite (Pour surfer sur la réussite fructifiante du premier opus). Mais Roth va brouiller les cartes. Il y a d’abord une séquence introductive qui récupère, comme attendu, Paxton le survivant du premier chapitre mais son utilité est anéantie en deux scènes : D’abord au détour d’un cauchemar puis via une réalité nettement plus trash que le cauchemar. Ce sera la méthode Roth durant cette deuxième fournée, à savoir jouer à contourner nos attentes, construire une nouvelle énergie (Le film est plus gore mais aussi plus bizarre) puisque dans un second temps on croit revivre exactement le même processus de ces trois personnages happés par Bratislava dans le but de s’amuser, baiser et picoler. La seule différence ici : Les trois garçons sont remplacés par trois filles. Une fois de plus on passe sur les portraits de personnages, Eli Roth on a compris, est assez mauvais là-dedans. Le jeu va surtout être de savoir laquelle disparaitra la première et laquelle parviendra à s’en tirer. S’il y avait peu d’épaisseur dans la caractérisation des routards de Hostel, que dire ici ? C’est simple, ce ne sont que des marionnettes. Il n’y a pas un personnage et ses deux amies, il y a trois nénettes se relayant le bout de gras. Pourquoi ? Tout simplement parce que la grande particularité d’Hostel, deuxième du nom – Et ce qui le rend plus intéressant qu’il n’en a l’air – est de s’intéresser au versant bourreaux : Faire entrer en scène deux riches bourgeois (Joués par deux acteurs récurrents de la série Desperate Housewives) à la vie de couple sinistre, qui ont gagné leur droit d’entrée (dans le hunting club) lors d’une « vente aux enchères ». Et là aussi le film détourne ce à quoi on s’attend de voir, dans leurs approches et leur jusqu’au-boutisme ou non. Et c’est malheureusement là que le bât blesse puisqu’on ne croit plus à ces revirements de personnalités qui finissent par uniquement dégager un gimmick de scénario. On garde là aussi quelques bonnes saillies gores avec le bain de sang d’une étudiante lacérée à coup de faux ou le hachoir qui sectionne maladroitement un visage mais on retient aussi le grand n’importe quoi dans lequel le film s’enlise aussi bien dans l’évasion ridicule, la fête paillarde lourdingue et le twist final d’un goût vraiment douteux. Et sinon, pour l’anecdote, le client cannibale (qui déguste un bout de quadriceps) est incarné par Ruggero Deodato, le réalisateur de Cannibal Hollocaust, le film préféré d’Eli Roth. Oui, c’est une autre dimension.